Test : Archos GamePad

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L’année dernière, Archos avait créé l’engouement de nombreux joueurs en annonçant une tablette-console sous Android 4.1 et munie de boutons physiques, à un prix très abordable. Le produit est finalement sorti « en surprise » au mois de décembre. L’Archos Gamepad est-elle une bonne surprise ou une grosse déception ?

Avec son design qui nous fait penser à une grosse PSP, la Gamepad attire l’attention grâce à ses boutons physiques de chaque coté de l’écran 7 pouces. Quatre flèches directionnelles à gauche, quatre boutons d’action (X, Y, A, B) à droite, deux joystick analogiques et deux autres boutons (L2 et R2), deux gâchettes sur la tranche supérieure et enfin des boutons « Start » et « Select » : bref, largement de quoi pouvoir jouer en confort.

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Archos n’a pas bien compris ce qu’était une croix directionnelle…

Et déjà les premiers problèmes d’ergonomie se posent : pourquoi ne pas avoir proposé une vraie « croix directionnelle » au lieu de quatre boutons séparés ? Pourquoi la qualité des joysticks, des boutons (et de la tablette en général) paraît-elle si « cheap » ? La Gamepad est légère (330 grammes) mais semble fragile, non pas à cause de la qualité de fabrication mais plus exactement des matériaux choisis. Les plastiques auront tendance à se rayer très facilement, en particulier sur la face arrière qui est toute lisse.

La réponse à ces questions tient dans le prix : à seulement 150 euros lors de sa sortie, l’Archos Gamepad joue la carte de la console tactile accessible, et sur ce point là il n’y a pas vraiment de concurrence, à part quelques modèles chinois (mais néanmoins intéressants).

La photo ne le démontre pas du tout, mais la qualité de l'écran est surpassée par la Nexus 7.

Cette photo ne le démontre pas du tout, mais la qualité de l’écran est largement surpassée par la Nexus 7.

L’écran IPS, comme on peut s’y attendre, n’a pas un rendu modèle. La comparaison est d’autant plus douloureuse aux cotés d’une Nexus 7, qui possède tout de même l’un des meilleurs écrans 7 pouces du marché. Ici nous sommes dans une résolution inférieure (1024×600) et les angles de vision sont assez mauvais. Le contraste et les couleurs s’en sortent mieux. Le tactile fonctionne bien et avec une bonne fluidité, en tout cas très convenable pour ce prix.

Sous le capot… une vielle puce !

Une autre crainte était celle des performances. Comment l’Archos Gamepad, qui possède -associé à 1 Go de RAM- un processeur dual-core ARM Cortex A9 à 1,6 GHz (comme le Galaxy SII, l’Asus Eee Pad Transformer ou encore l’iPad 2 mais en complément d’une puce graphique) peut-il tenir le coup face aux tablettes Tegra 3 ? En comparant une fois encore à la Nexus 7 (qui ne coute, rappelons-le, qu’une cinquantaine d’euros de plus) le constat est sans appel. Si la Gamepad s’en sort très bien dans la plupart des jeux en 3D (y compris Shadowgun ou Dead Trigger) elle commencera à peiner face aux jeux qui demandent le plus de ressource. Exemple avec le récent Real Racing 3, qui est très loin d’atteindre un fluidité parfaite et se montre tout juste jouable. Dommage, pour une tablette dédiée aux jeux…

archos-gamepad-joystick-analogFinalement, la Gamepad sera davantage concluante dans tous les nombreux émulateurs disponibles sur Android, et c’est à ces joueurs « rétro » que l’on peut vraiment recommander cette tablette. De très nombreux émulateurs existent sur cette plate-forme, que ce soit pour GameBoy, N64, Playstation (PSone) et bien d’autres…

Ajoutons quand même que l’autonomie de la tablette est assez mauvaise. La faute, justement, aux composants peu performants et probablement moins économes en énergie que les puces récentes. Les jeux gourmands font patiner la tablette, celle-ci déploie le maximum de ses ressources, la batterie fond alors à une vitesse impressionnante. Peu pratique pour une console portable.

Des modifications logicielles sobres et réussies.

L’interface de la Gamepad est pratiquement celle d’un Android 4.1.1 « pur » et sans modifications barbares : on ne peut qu’apprécier ce choix. Seuls quelques programmes Archos sont ajoutés, comme des applications multimédia qui lisent la plupart des formats vidéo et audio, un bon point. Mais le vrai ajout, celui qui rend ces boutons physiques vraiment utilisables, c’est l’utilitaire de « mapping », disponible à tout instant via une icône en forme de manette.

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Ce programme est vraiment simple et bien pensé. Il suffit d’appuyer dessus pendant que l’on est dans un jeu, puis de placer des « points » d’appui virtuels sur l’écran tactile, et de leur associer un bouton physique. Les configurations sont mémorisées pour chaque jeu, et on peut même importer ou exporter des configurations très simplement. De nombreux jeux sont déjà pré-configurés par Archos. Simple et efficace ! Exemple dans cette vidéo avec le jeu Flashout 3D :

Connectivité : du très bon et du moins bon

C’est sur ce point là qu’on aimerait vraiment fusionner la Nexus 7 avec l’Archos Gamepad. Précisément parce que la console corrige les deux principaux défauts de la tablette Google. Archos a en effet eu la bonne idée de munir sa tablette d’un port mini-HDMI, extrêmement intéressant quand il s’agit se brancher directement sur une télé pour jouer. Il n’y a aucune perte de performances, aucune latence et ça fonctionne directement (juste une case à cocher dans les paramètres). Un vrai bon point, surtout pour une console de jeux.

Gamepad: "Ah, tu sais pas le faire hein !" Nexus: "Non... mais moi au moins je suis fluide !" Gamepad: "Et gnagnagna..."

Gamepad: « Ah, tu sais pas le faire hein ! »
Nexus 7: « Non… mais moi au moins c’est fluide ! »
Gamepad: « Gnagnagna… »

L’autre avantage, qui peut paraître banal mais qui là aussi est un plus par rapport à une Nexus 7, c’est le slot MicroSD qui permet d’étendre la mémoire de la tablette à moindre coût, jusqu’à 32 Go supplémentaires. Il faut dire que la Gamepad n’embarque que 8 Go de mémoire, cette possibilité n’est donc pas de trop !

Pour ce qui est des manques, il faudra en tenir compte : la Gamepad ne dispose ni de connexion Bluetooth (les manettes additionnelles pour s’éclater sur les émulateurs en multi, on oublie), ni de puce GPS (dommage), ni de puce NFC (bon, ça à la limite…). Rassurez-vous, la Gamepad possède bien entendu un accéléromètre et un gyroscope, bien que celui-ci se soit montré moins réactif que sur la Nexus 7, selon mes tests sur plusieurs jeux et applications.

Elle possède également une petite caméra frontale, d’une qualité plutôt médiocre, mais toujours pratique au besoin, par exemple en conversation vidéo sur Skype.

Archos, manque d’ambition.

On ne s’attendait pas à un foudre de guerre avec Archos. Et pourquoi pas ? Il me semble que le constructeur n’est plus nouveau dans la conception de tablette, il a même été l’un des pionniers. Pourquoi toujours se limiter à du low-cost, et la finition cheap qui va avec ? Que l’on décide de faire une tablette pas chère, c’est une bonne idée. Mais lorsqu’il s’agit d’un console de jeu, on ne peut pas rogner sur la qualité des boutons, et encore moins sur les performances ! Si Archos avait eu le courage (ou tout simplement la logique ?) de proposer un produit plus performant, quitte à ce qu’il coûte le double, cela aurait été une vraie bonne surprise.

Au lieu de ça, on reste sur notre faim. La Gamepad n’est pas si mauvaise, surtout aux prix où elle est proposée. Malheureusement, on ne peut pas la conseiller aux gamers qui espèrent pouvoir jouer durablement, c’est à dire profiter des prochaines « claques » graphiques qui sortiront sur Android. La Gamepad patinera comme un vieux smartphone.

Par contre, ce qui est sûr, c’est que c’est un bon choix pour ceux qui recherchent une tablette dédiée à l’émulation. Maintenant qu’elle est proposée à moins de 140 euros sur Amazon, cela peut convenir à un certain type de joueurs, au budget limité et peu exigeants sur les performances.

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  • archos-gamepad-psvita

    Comparaison de taille : Archos Gamepad VS Sony PSVita.

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    Pratique et surtout indispensable pour seconder les 8 Go de mémoire interne.

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  • DSCN3950

    Les gâchettes sont les seuls boutons à la pression agréable... en plus ils sont classes.

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    La petite webcam, toujours utile de temps en temps.

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    Le mieux avec les joystick analogiques de la Gamepad, c'est de les oublier.

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Testé par Florian Duval • 60%
  • Prix attractif
  • Nombreux boutons physiques
  • Utilitaire de mapping
  • Port mini-HDMI
  • Manque de performances
  • Mauvaise qualité des joysticks
  • Peu d'autonomie
  • Pas de Bluetooth ni de GPS
  1. Je crois que Archos financièrement ils sont dans le rouge. Si jamais ils auraient proposés une tablette gaming haut de gamme, je pense pas qu’ils s’ en seraient remis, surtout si les ventes ne suivent pas …
    On a plus qu’à attendre la réponse de Nvidia avec leurs shield

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