Test : Nexus 9

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C’est la star du moment, celle qui fait parler d’elle dans le monde des tablettes tactiles en cette fin d’année 2014. Je veux bien sûr parler de la Nexus 9. Fabriquée pour Google par HTC, cette nouvelle tablette se positionne sur un format plus grand que la Nexus 7, mais aussi plus cher. Est-ce que ça vaut le « coût » ?

On aurait pu vous poster un test à la va-vite depuis une semaine pour faire du clic, mais vous savez chez Android Games, on est pas pressés. Voici donc un avis clair, en toute simplicité, après une semaine d’utilisation normale de la Nexus 9 (ici en version noire, 16 Go). Mais avant tout, voici un rappel des caractéristiques techniques de la bête.

Sur le papier…

  • Fabricant : HTC
  • SoC : Nvidia Tegra K1
  • Processeurs : 2 x Denver 64 bits @ 2,3 GHz
  • Puce Graphique : Kepler GK20A
  • Mémoire vive (RAM) : 2 Go
  • Taille de l’écran : 8,9 pouces
  • Définition de l’écran : 2048 x 1536 pixels (QXVGA)
  • Mémoire interne : 16 ou 32 Go (pas de port microSD)
  • Caméras : 8 mégapixels à l’arrière et 1,6 mégapixels à l’avant
  • Connectivité : Wi-Fi a/b/g/n/ac, Bluetooth 4.1, NFC, GPS
  • Batterie : 6700 mAh (non-amovible)
  • Poids : 425 grammes (+ 11 grammes en version 4G)
  • Couleurs : Noir, blanc, sable
  • Prix : 16 Go Wi-Fi (399€), 32 Go Wi-Fi (489€) et 32 Go Wi-Fi+4G (569€)

Un design élégant… ou fade ?

On a déjà pu lire ici et là que le design de la Nexus 9 était assez quelconque. Chacun en jugera par ses propres goûts, mais je suis personnellement séduit par ce design assez sobre, certes, mais sans réelle fausse note. Le produit reprend pour l’essentiel les codes du smartphone Nexus 5 de LG.

Les constructeurs ont beau ne pas être les mêmes, le design est à l'unisson et ça se remarque notamment dans le coin dédié à l'appareil photo.

Les constructeurs ont beau ne pas être les mêmes, le design est à l’unisson et ça se remarque notamment dans le coin dédié à l’appareil photo.

Il est vrai qu’avec un tarif qui s’éloigne peu à peu de la « bonne affaire » des précédentes Nexus (à partir de 400 euros pour la version 16 Go) on pouvait s’attendre à quelque chose d’un peu plus classe, comme le simili-cuir des dernières Galaxy Tab chez Samsung ou l’aluminium cher à Apple.

Nous avons ici droit à une partie arrière en revêtement mat, mais avec le gros inconvénient d’absorber toutes sortes de traces très rapidement… et de les garder, notamment sur la version noire ! Les traces sur cette surface sont presque impossible à effacer.

On en regretterait presque le bon vieux plastique froid et glossy !

On en regretterait presque le bon vieux plastique froid et glossy !

A noter, pour rester sur cette partie arrière, que le plastique s’enfonce assez aisément quand on appuie, un peu comme si la tablette était gonflée. Assez surprenant (comme le montre ce gif d’un utilisateur sur Google+) mais pas dramatique, même si pour le coup la bonne vieille Nexus 7 (2012) parait indestructible en comparaison !

Le contour de la bête est paré d’une fine bande dans un genre d’alu brossé. La tranche de la Nexus 9 est légèrement biseautée. On ne voit pas vraiment ce que ça apporte car c’est assez discret, mais j’ai remarqué que cela rendait la tablette plus difficile à récupérer lorsqu’elle est posée à plat sur une table. Ça n’a l’air de rien, mais c’est un fait !

Nexus 5, Nexus 7 (2012) et Nexus 9. Oui, j'aime les nombres impairs, et puis ?

Nexus 5, Nexus 7 (2012) et Nexus 9. Oui, j’aime les nombres impairs, et puis alors ?

Ergonomiquement parlant, les seuls boutons que vous trouverez son regroupés en haut de la tranche droite, comme sur les autres Nexus : bouton de verrouillage/déverrouillage et les deux boutons de commande du volume. Ces derniers ne ressortent d’ailleurs pas assez, ce qui rend leur utilisation peu pratique.

L’écran : densité remarquable, qualité inégale.

L’un des points fort lorsqu’on lit les caractéristiques de la Nexus 9, c’est sa densité d’écran de 289 PPP. On a beau y coller le nez, il est bien difficile de voir les pixels ! Le format 4/3 est vraiment idéal dans la plupart des usages, permettant de surfer aussi bien en mode horizontal que vertical, et d’avoir une vision optimale dans la plupart des jeux. Seul ennui de ce format, si vous êtes fous de cinéma, le 4/3 ne sera pas pratique pour regarder vos films en 16/9 puisqu’on perd une bonne portion de l’écran en bandes noires.

Notons par ailleurs que la Nexus 9 est compatible avec la fonction « double tap » pour débloquer l’écran sans avoir besoin de toucher au bouton de déverrouillage. C’est l’une des nouveautés apportées par Android 5.0 Lollipop et dont nous reviendrons plus loin.

Non : ceci n'est pas un effet de dégradé sur la zone de notifications dans Android 5.0 Lollipop... hélas.

Non : ceci n’est pas un effet de dégradé sur la zone de notifications dans Android 5.0 Lollipop… hélas.

L’écran de la Nexus 9 est bien lumineux, même si comme toujours, on sera inévitablement victimes des reflets en tous genres. Le contraste et les couleurs sont quelconques (comprenez bons, mais pas transcendant) mais il y a un vrai problème avec la répartition de la lumière. Même si ce n’est absolument pas gênant à l’usage, l’importante fuite de lumière constatée sur le bord haut de l’écran (image ci-dessus) est indigne d’une tablette à 400 euros.

Idéale pour les jeux ? Oui !

Revenons un instant à ce qui nous intéresse ici, à savoir, est-ce que la Nexus 9 est une tablette faite pour les jeux ? La réponse est clairement oui, pour la simple et bonne raison que le Nvidia Tegra K1 développe une puissance phénoménale, en faisant l’un des terminaux Android les plus puissants du moment.

On regrette même que certains jeux n'exploitent pas la pleine résolution de la tablette (ici, Real Racing 3).

On regrette même que certains jeux n’exploitent pas la pleine densité de la tablette (ici, Real Racing 3).

Je ne vais pas ici vous sortir des graphiques de benchmarks qui n’ont aucun sens (d’autres le font déjà très bien) mais vous donner mon ressenti de joueur en condition réelle : c’est bien simple, je n’ai jamais réussi à mettre en défaut la fluidité d’affichage de cette tablette, après l’avoir éprouvée avec les jeux les plus gourmands du marché.

L’intégration de deux haut-parleurs en façade participe à la bonne expérience et offre un vrai plus pour l’immersion lorsque les jeux utilisent la stéréo de manière intelligente, comme par exemple dans l’excellent Badland.

Reste cependant un problème… « de taille » !

Et c’est le cas de le dire, puisque le principal défaut de la Nexus 9 est la taille de sa mémoire embarquée, qui est tout simplement ridicule. 16 Go dans sa version à « seulement » 399 euros. C’est cher. D’autant plus cher que la version 32 Go s’affiche à 90 euros de plus. Agaçant.

Badland, GTA San Andreas, Facebook, Skype, et surtout Real Racing 3. C'est tout ce que j'ai téléchargé pour en arriver là.

Badland, GTA San Andreas, Facebook, Skype, et surtout Real Racing 3. C’est tout ce que j’ai téléchargé pour en arriver là. Si vous comptiez embarquer tous vos jeux Gameloft en 3D avec vous, il va falloir songer à une autre tablette.

Bien évidemment, comme tout Nexus device qui se respecte, la Nexus 9 ne déroge pas à la règle et refuse de s’équiper d’un port MicroSD. Oubliez donc l’extension de mémoire « à pas cher », votre seule échappatoire sera de brancher une clé USB via un câble OTG sur la prise micro-USB. Google tient absolument à ce que nous ne puissions plus nous passer de ses services sur le cloud tels que Play Musique et Play Films. Dommage, car c’est un gros défaut, lorsque mêmes les tablettes à bas permettent d’ajouter une carte mémoire.

Android 5.0 Lollipop : un vent de fraîcheur !

Baptisée en même temps que la nouvelle Nexus 9, la dernière version de Android 5.0 Lollipop se découvre avec plaisir. Pas de refonte perturbante qui repense tout au profondeur, simplement de petites améliorations bien pensées, de nouvelles couleurs et le tout respectant les codes du « Material Design ». Une philosophie soit-disant inspirée par l’encre et le papier, selon Google, et qui reprend quelques uns des principes inaugurés dans les « cartes » de Google Now.

La tablette s'empresse de récupérer la dernière mise à jour 5.0 dès le premier démarrage !

La tablette s’empresse de récupérer la dernière mise à jour 5.0 dès le premier démarrage !

Google Now, justement, est au cœur du système puisqu’il fait partie intégrante de l’écran d’accueil, en se situant sur le panneau de gauche. Pour ce qui est des autres nouveautés notables de Android 5.0 Lollipop, voici en vrac :

  • Les nouveaux codes couleurs, notamment le fond des menus qui est désormais plus blanc que noir, par exemple dans l’écran des paramètres. La barre de notifications se « fond » dans les couleurs de l’application, par exemple elle devient rouge dans Gmail, et verte dans le Play Store.
  • Le « double tap to unlock » dont on a parlé plus haut, permettant de déverrouiller l’écran sans toucher au bouton physique.
  • Les notifications avancées s’affichent désormais directement dans l’écran de verrouillage, sans avoir besoin de « dérouler » le bandeau de notifications.
  • Toujours à propos des notifications, l’apparition du mode « prioritaire » permettant de limiter les alertes aux seules notifications les plus importantes. Vous pouvez même programmer automatiquement ce mode à une plage horaire. Pratique.
  • Le réglage de luminosité est désormais toujours en mode automatique, tout en permettant de l’ajuster à sa guise. Bien qu’un peu perturbant au départ, c’est assez pratique.
  • Le tout nouvel écran multi-tâches, repensé dans un style similaires aux onglets de Chrome sur les smartphones, avec des « cartes » que vous pouvez glisser pour les retirer de la liste. Plus intéressant encore : des applications vont pouvoir utiliser des « sous-cartes » pour dissocier par exemple l’écran principal, d’une autre fonctionnalité.
  • Toujours depuis le nouvel écran multi-tâches, la possibilité de bloquer la tablette sur une application ou un jeu (pratique pour confier la tablette à un môme, même si dans le fond c’est jamais une bonne idée surtout quand votre tablette coûte 500 boules). Ça s’appelle « épinglage d’écran » et c’est une fonction désactivée par défaut.
  • Un mode économie d’énergie intégré, permettant de limiter les ressources de la tablette (automatiquement ou manuellement) afin de préserver son autonomie… et elle en aura bien besoin.

Point noir majeur : l’autonomie.

Bon, c’est pas tout ça, on a bien joué avec la tablette, on a bien testé les jeux gourmands, on a bien parcouru Android L, mais que nous reste t-il en terme d’énergie ? Plus grand chose. La batterie a beau être de 6700 mAh, l’autonomie de la tablette m’a vraiment déçue. Pour un produit de ce format, je m’attendais vraiment à beaucoup mieux.

Tant que vous n’utilisez pas la tablette, aucun problème : votre tablette pourra durer très longtemps. Mais si vous comptez l’utiliser, à fortiori pour jouer, ça va très vite décliner. Après une heure de Badland (qui n’est pas le jeu le plus énergivore au monde) la batterie avait diminué de plus de 15%. Avec une bonne vieille Nexus 7 (2012 !) je me souviens avoir passé des journées entières sur des jeux gourmands comme ShadowGun DeadZone, et aujourd’hui, avec la tablette dernier cri, ça ne tiendrait pas ? Il y a un problème. Des écrans toujours plus denses, des processeurs toujours plus puissants… c’est génial, mais les batteries doivent suivre le mouvement.

Le mode économie d’énergie limite la casse en bridant (entre-autres) la fréquence du processeur. D’après nos tests, ce mode permet même de pouvoir jouer à la plupart des jeux sans problèmes (la tablette étant très puissante, la marge de bridage est importante). C’est déjà ça.

Pour les photographes en herbe ?

Même si la présence d’un capteur photo sur les tablettes de cette taille s’est démocratisé, je n’ai toujours pas compris son intérêt. Si jamais j’avais à m’en servir, je crois que j’aurais l’air d’un vieux tel qu’on en croise en voyage, vous savez, ceux qui sortent leur iPad pour prendre des photos en montrant qu’ils sont « trop hype », le Smart Cover pendouillant.

J'aurais pas dû clasher les vieux, maintenant j'ai de la vieille poussière sur ma tablette.

J’aurais pas dû clasher les vieux, maintenant j’ai de la vieille poussière sur ma tablette.

Pour revenir à ce capteur photo de 8 mégapixels, il est simplement dans la moyenne et n’offre rien d’extraordinaire, si ce n’est un petit flash qui s’apprécie surtout en tant que lampe de poche (une fonction disponible en un clic depuis la zone de paramètres rapides). Il permet de filmer en FullHD (1080p).

Le capteur frontal de seulement 1,6 megapixels trouve toute son utilité dans des applications comme Skype ou Hangouts, en offrant une qualité descente pour de tels usages.

En conclusion : bonne mais pas exempte de défauts.

La Nexus 9 est puissante, c’est une évidence. Il m’a été impossible de la mettre en défaut, que ce soit dans les jeux ou en me baladant d’une application à l’autre, ou sur internet avec Chrome : elle est fluide, très fluide, tout le temps.

Tablette, chargeur, garantie. That's it. Le bundle n'a rien de "premium", même pas d'écouteurs fournis.

Tablette, chargeur, garantie. That’s it. Le bundle n’a rien de « premium », même pas d’écouteurs fournis. Mais une bien jolie boîte !

Mais cette fluidité et cette performance a un prix, celui d’une autonomie réduite. Le Tegra K1 est très gourmand en ressources et ça se ressent. L’écran de forte densité contribue aussi à cette consommation d’énergie, en plus d’avoir une qualité bonne mais indigne de cette gamme tarifaire.

Enfin, plus embêtant encore, le faible espace de stockage vous obligera, tôt ou tard, à faire le tri dans vos applications et jeux. Vous n’aurez pas le choix, absence de port microSD oblige.

La Nexus 9 est une bonne tablette. Très puissante et ultra fluide, mais gourmande en énergie, elle n’est cependant pas prête à accueillir beaucoup de jeux du fait de sa faible mémoire, non-extensible. Si on y ajoute une finition pas toujours très « premium », la Nexus 9 est sans doute positionnée un peu trop chère. La concurrence qui peut vous en donner plus, pour moins cher, ça ne manque pas, mais cette tablette vous garantira au moins de recevoir rapidement les prochaines mises à jour Android, et surtout faire tourner n’importe quel jeu en toute fluidité, pour les années à venir !

 

Si le produit vous intéresse, notez que la Nexus 9 est toujours en grosse promo sur Amazon
!

Bien moins chère que sur le Play Store et avec la livraison gratuite, ce qui rend son tarif beaucoup plus acceptable !

Testé par Florian Duval • 70%
  • Vraiment très puissante
  • Toujours super fluide
  • Format 4/3 idéal (sauf pour les films)
  • Android 5.0 Lollipop
  • Peu de mémoire, et non extensible
  • Finitions inégales (écran, face arrière)
  • Autonomie très moyenne
    • Oui, le reste est top, surtout la puissance. Mais ce sont des points cruciaux sur un appareil nomade ! A la limite, le problème d’autonomie est commun à tous les appareils, mais pour la mémoire, c’est moins justifiable.

      On a une autre tablette puissante à présenter, ça s’en vient dans les prochaines semaines 🙂 .

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