Test : The Wolf Among Us

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Ah, les jeux de zombies ! Qu’est-ce que cela pullule sur notre Play Store ! Cela pullule autant que des cadavres durant une hypothétique troisième guerre mondiale. Et puis, les zombies, même sans bras, surtout sans bras, ça fait vendre. C’est dingue ça, quand on y pense. On ramasse des thunes durant sa vie en parlant de la mort. C’est beau quand même. Et puis c’est assez esthétique les zombies quoique l’on en dise. Euh…Attendez…Ah, on me dit, à l’oreillette, que je ne vais pas tester un jeu sur les zombies mais un jeu sur un loup-garou. Ah merde. Bon, désolé. Ce n’est peut-être pas plus mal au final. C’est vrai quoi, c’est chiant les jeux de zombies et puis, bon, qui s’intéresse à la puanteur de la mort ? Hein ? Je vous le demande. C’est plus classe, la lycanthropie. C’est même plus classe que les vampires. Alors, saluons d’entrée le travail fourni par les studios Telltale Games pour la sortie de The Wolf Among Us.

En tout cas, le nom sonne bien. Un peu à la manière des films d’horreur des années 80. Oui, le siècle dernier, je sais bien. Mais une époque très saine, riche en horreurs en tout genre. Mais non, madame, je ne vous parle pas d’Etienne Daho ! Suivez un peu, je vous prie. Je vous parle ici du Loup-garou de Londres, de Hurlements notamment. Sans compter l’un des chefs d’œuvre passé au rang de film culte des années 2000 à savoir le trop fort méconnu Ginger Snapes (sérieusement si vous avez un peu de temps à perdre, il ne faut pas hésiter). Quand l’esprit de l’homme rencontre celui de la bête qui sommeille en lieu, les ténèbres sont souvent de la partie. Mais cette rencontre peut faire briller bien des lumières. Et c’est tout ce que l’on souhaite à The Wolf Among Us.

Un point and click plutôt poilu

Aussi étrange que cela puisse paraître, et comme quoi certains studios portent encore, pour notre plus grande joie, de l’intérêt à ce genre ancien, Telltale Games opte pour le point and click disposant de quelques phases d’action. Un choix des plus logiques, finalement, lorsque l’on veut porter son jeu dans un univers où le visuel tient autant d’importance que l’histoire, sans totalement la dépasser. On pourrait penser également à un visual novel pour l’impact de certains choix proposés au cours de l’aventure. Il faut dire que The Wolf Among Us sait parfaitement noyer le poisson, et utilise le multigenre au profit de son histoire. Quoi de mieux ?

Oui, quoi de mieux ? Bah simplement une bonne histoire qui tient la route. Je tiens à vous rassurer immédiatement concernant The Wolf Among Us, TWAU pour les intimes, diminutif que nous utiliserons par la suite. Car rien ne vaut TWAU, TWAU, mon TWAU. Oui, je sais, j’aurais pu m’abstenir, mais je la garde quand même. Donc, l’histoire demeure bien au centre de ce voyage vers les profondeurs poilues de l’existence d’un lycanthrope.

Quelques phases d'action dans un monde de réflexion

Quelques phases d’action dans un monde de réflexion

Sans trop en dévoiler sur le scénario (rempli de rebondissements), on peut néanmoins dire que tout se déroule au sein même de Fabletown, une ville qui vient faire écho au New-York connu où vivent bien des personnages issus de fables justement. Un meurtre, sur lequel le shérif Bigby, loup-garou de son état, va devoir enquêter s’est passé en ville. Une tête découpée, rien que ça. Non pas celle de Robespierre, bien sûr, mais une tête qui vous fera plonger la vôtre de tête dans une histoire palpitante, bien aidée, il est vrai, par un univers totalement à part.

Un univers adulte et totalement barré, disposant de personnages attachants, parfois détestables autant qu’adorables dans d’autres cas pour peu que vous possédiez un esprit aussi torturé que votre serviteur. Un univers véritablement fait de fables, mais pas de fadaises, ni de chimères, car l’histoire est directement inspirée, avec liberté, du comics « Fables », justement, de Bill Willigham, reconnu par ses pairs et par la populace pour son talent. Un comics qui valait bien son adaptation en jeu vidéo de la plus belle des manières.

Une réalisation ? De la balle, pas en argent, mais presque en or

Et quelle manière ! Non seulement l’histoire est en béton armé, bien qu’un tantinet trop courte à mon goût quand on comptabilise les cinq chapitres disponibles, mais elle bénéficie d’une réalisation tout ce qu’il y a de plus crasse et classe. Crasse et classe ? Oui, on peut être crasseux et classieux. Regardez le Joker du deuxième film de Christopher Nolan pour comprendre exactement de quoi je parle.

Des personnages hauts en couleur

Des personnages hauts en couleur

Reprenant trait pour trait, si je puis dire ainsi, un univers déjà conçu à la base sur un autre support, TWAU s’en sort vraiment haut la main, non pas la fleur au fusil, mais le crayon entre les doigts. On a affaire à un véritable petit dessin animé virtuel, avec des animations réalistes, des décors enchanteurs, des couleurs parfaitement choisies, bref une qualité de dessin qui laisse bien loin derrière toute forme de concurrence.

Et que dire, que dire, de la gueule des personnages ? Du grand art. La musique est tout aussi bienvenue que le côté purement visuel de TWAU et accompagne chacun de vos pas avec une présence remarquée. Les voix sont parfaitement rendues, il faut reconnaître l’excellent travail des acteurs (attention le jeu est entièrement en anglais). Donc, du travail léché, encore meilleur que celui réalisé par le même studio sur The Walking Dead.

En fait, pour moi, là, le jeu commence à être agaçant car il frise la perfection. Et ça, ça m’énerve. Nan, je plaisante. Tout n’est pas totalement parfait. Pour obtenir une telle qualité dans la réalisation, il faut une machine, non pas de dernier cri, mais qui en a quand même dans le bide. Testé sur une Memo Pad Hd 7, j’ai eu le droit à quelques longs chargements ainsi qu’à quelques latences. Sur un appareil équipé d’un Tegra 3, même constat, mais moins marqué. Néanmoins, en aucun cas cela ne m’a gâché le plaisir.

Un grand jeu. Tout simplement. Voilà ce qu’est The Wolf Among Us. Le meilleur jeu auquel j’ai eu l’occasion de jouer depuis Deemo. Vous allez me dire que je n’ai pas une très grande expérience sur cette plateforme. C’est vrai, je ne le nierai point. Mais un bon jeu reste un bon jeu. Sur PC, il était très bon. Sur Android, il l‘est tout autant, et je dirais même qu’il correspond vraiment à ce que l’on peut attendre d’un jeu sur tablette tant il semble avoir été pensé pour celle-ci. On pourra me rétorquer que The Wolf Among Us est cher. Mouais. Pas si certain que cela quand on le compare au prix PC, disponible sur steam au moment où j’écris ces lignes à 22,99 euros. Ici, le premier épisode est gratuit, et le pass global disponible au prix de 10,96 euros (ou 3,65 euros l’épisode). Il faut donc avouer que cet argument ne trouvera pas écho dans mon esprit comme un dauphin dans mer. Et puis, vous êtes tout de même en présence d’un véritable dessin-animé interactif, très adulte dans le fond ainsi que dans la forme (un peu exigeante en terme de puissance), qui laisse bien des jeux à des années-lumière derrière lui. Donc, si vous aimez les jeux d’aventure sortant de l’ordinaire, ou les point and click, ou, plus généralement les très bons jeux, c’est un excellent investissement, que dis-je, quasiment une obligation de l’acheter. Car des jeux de cette qualité sur Android ne courent pas les rues. Sur ce, je vous laisse, j’ai des poils à faire pousser.

Testé par J.Canonne • 91%
  • Une réalisation Top of the Top
  • Une ambiance adulte
  • Une histoire poilue
  • Original jusqu'au bout des poils
  • Une technique qui demande de la technique
  • Uniquement en Anglais

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