Test : The GreenMist

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Pour moi, avant, le Mexique ne se résumait qu’à Speedy Gonzales ainsi qu’à une nourriture un peu épicée qui peut rendre certaines de vos nuits ô combien délicates. Je sais, c’est une bien triste image que vous donne votre serviteur, pourtant d’ordinaire très ouvert au monde extérieur. L’honnêteté ne paye pas toujours. Pour tout vous dire, le Mexique ne m’a jamais vraiment attiré. Une question de culture sans doute, et une question de manque de temps. Ah si, il y a bien Salma Hayek, mais, bon, cela s’arrête là. De là de faire mon cas, un cas (inca, pour ceux qui n’avaient pas fait le rapprochement) ?

Il est fort probable que je sois un cas, mais parmi tant d’autres. Sociopathe ? Je ne pense pas même si je n’aime pas les gens. Schizophrène ? Peut-être, par brefs moments (entre deux accès de folie). Epileptique ? Pas que je sache, bien que certaines couleurs (le rose notamment) me tape particulièrement sur le système nerveux. Pourtant, des couleurs, je savais que j’allais en voir. De toutes les couleurs même lorsque je regardais les premiers screenshots de The GreenMist. Il n’y a pas à dire, les mexicains aiment les couleurs. Et le studio mexicain de Growlinga, avec son premier jeu, en connaît un rayon. De quoi ensoleiller vos journées tristes ?

Épicé visuellement

The GreenMist 3

Il faut dire que le postulat de départ est déjà fort coloré. Après une expérience scientifique ratée, faite par un scientifique sans doute tout aussi raté, des nuages de fumée d’une couleur verte (vous l’aurez deviné au titre, du moins je l’espère) envahissent le ciel, s’animent d’une vie qui leur est propre, à défaut d’être réjouissante, car ils bouffent de tout et le recrachent. Ainsi, et à cause d’une haine décuplée envers la planète qui leur a donné naissance, Ils balancent à tire-larigot (et non pas à tire l’haricot rouge mexicain) tout ce qu’ils trouvent, sous leurs mains vaporeuses, sur le sol et sur votre petit personnage nommé Bidi.

Et quand je dis tout, c’est vraiment tout. Entre les éclairs, les boules malodorantes, les lamas (!), les licornes (!!), j’en passe et j’en passe, c’est un véritable festival visuel proche de la débilité. Même s’il faut avouer que c’est relaxant. Pourtant, entre les sprites dessinés à la main et sans doute à la va-vite, les couleurs choisies qui font penser, indubitablement, que les créateurs du jeu n’ont pas mis des que poivrons dans leurs fajitas, le contenu visuel est délicat à assimiler dans un premier temps. Après, un peu comme la lumière du soleil que l’on a du mal à supporter au printemps, on s’habitue. De là à aimer, il y a un pas que chacun se devra de franchir personnellement.

Car, oui, le jeu ressemble vraiment à une antiquité, comme ces vieux vases que vos grands-parents gardent, secrètement, dans leur grenier, de crainte de dégoûter la famille. Du point de vue sonore, The GreenMist n’est pas en reste avec des bruitages minimalistes à souhait, dignes des vieilles consoles 8 bits qui ont pu, éventuellement, bercer vos premiers émois joystickement parlant. Et pourtant, et pourtant, le jeu dégage un certain charme, un peu comme un fajitas éclaté à la fourchette servi dans une assiette.

Un concept plus épuré qu’épicé

The GreenMist 1

Avec une telle avalanche de couleurs et de fantaisie, on pouvait s’attendre à un jeu d’une originalité exceptionnelle. Que nenni ! Nous avons affaire à un simple jeu de scoring. Encore un me direz-vous. Un jeu de scoring qui a l’avantage de vous connecter à votre compte Google+ et ainsi comparer vos scores avec vos pires amis ou vos meilleurs ennemis, selon votre degré de sociopathie.

The GreenMist est un étrange mélange, comme une pinacolada, mais laisse derrière lui un goût légèrement amer à la différence du cocktail précité. Il ressemble à un space invaders qui aurait mangé un peu d’arkanoid au passage. En effet, comme ces vilains GreenMist vous balancent l’innommable sur la tronche, en récupérant quelques bonus, vous pourrez éliminer ce qui descend de ce ciel vert (sans doute doré par un soleil tout aussi vert) à l’aide de missiles ou de boules que vous ramasserez.

Pour vous y aider, et avant chaque partie, vous pourrez opter pour trois super-pouvoirs, de la mort qui tue la mort, parmi cinq possibles allant de la protection pure aux missiles destructeurs, en passant par le timer bloquant. Pas de quoi fouetter un chat, mais suffisant dans l’ensemble. Suffisant dans l’ensemble, voilà bien une expression qui sied à ravir à The GreenMist.

Épicé dans un violon ?

The GreenMist 4

A trop vouloir en faire, le jeu se perd dans ses mécanismes visuels et ses mécaniques de jeu, de quoi faire peur à n’importe quel garagiste chevronné. A trop vouloir donner dans les contrastes visuels, The GreenMist donne mal au crâne ainsi que mal au ventre.

En effet, on a mal au bide face au gâchis qu’aurait pu être cette fête mexicaine. Avec des graphismes plus fouillés et moins fourre-tout, un écran plus grand, une interface revue et corrigée (devoir déplacer son sauveur de l’humanité avec deux petites touches imprécises est assez osé), ainsi que quelques challenges en plus, The GreenMist serait sorti du brouillard aux tâches écarlates qui lui sert de fond de jeu.

Là, il ressemble juste à une mauvaise copie de ce qui existe déjà, et à un vieux tacos, pardon, à un vieux tacot, largué par une concurrence féroce, dès la ligne de départ. On pourra lui trouver un soupçon de nostalgie quant à son contenu édulcoré, en opposition totale avec son contenu très coloré. Néanmoins, la nostalgie ne fait pas tout. Même si elle fait parfois pleurer. Des larmes de tristesse.

Gratuit, The GreenMist est une expérience à part. Une nouvelle recette faussement épicée que l’on découvre tout d’abord avec curiosité, mais qui a un goût de rance, comme ce fajitas dont je vous parlais précédemment. Un fajitas écrasé, qu’on aime au début, mais, quand on vous en ressert un autre, il plonge vos intestins dans de vertigineux tourments. Et même si le chef ressemble à Danny Trejo, vous refuserez d’en reprendre, car vous avez beau être sympa cinq minutes, il ne faut pas abuser. La digestion, c’est vous qui la ferez.

  • The GreenMist 1

    Sont pas sympas ces GreenMist, regardez en haut à gauche ce qu'ils vous balancent !

  • The GreenMist 2

    Les bonus que vous pouvez acquérir en début de partie

  • The GreenMist 3

    Les dessins d'un enfant terrible

  • The GreenMist 4

    Boom... En effet... Cela fait l'effet d'une bombe

  • The GreenMist 5

    Déjà comme ça, ça ne donne guère envie.

Testé par J.Canonne • 55%
  • Surprenant au départ
  • Jouabilité correcte
  • Intégration des scores à Google+
  • Univers à part
  • Univers à part
  • Technique antique
  • Graphismes en toc

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