Test : French’s World

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Comme le disait le dicton dans Scarface : « le Monde est vôtre ». Ouais, c’est pas faux. Et je suis sûr que Perceval serait d’accord. Le monde vous appartient, vous en faîtes donc ce que vous en voulez. C’est ce que doivent se dire beaucoup de développeurs. Le monde d’Android leur appartient. Ils en font ce qu’ils veulent. De là à sortir tout et n’importe quoi. Des fois où peut se demander ce qui leur passe par la tête. Regardez ici, French’s World, le monde des français. Quelle idée de nom ! Et quelle idée de jeu ? Un jeu de plateforme pardi, et je dirai même un plagiat.

Je me souviens d’une scène dans le Grand Détournement (une œuvre que je ne saurai que trop vous conseiller) où apparaît le défunt Orson Wells disant, non sans une aigre attitude affichée, la phrase suivante : « C’est du vol et du plagiat. J’aime pas trop les voleurs et les fils de putes » en parlant des réalisateurs du dit film. Espérons que Mr Nintendo ne sorte pas des phrases aussi assassines surtout en voyant French’s World, une espèce de plagiat de Mario, réalisée par les studios DL Pro Composer, qui se télécharge sur le Playstore à vitesse grand « V ». Succès rime-t-il toujours, pour autant, avec qualité ?

Un grand air de déjà-vu

Prenez Mario, super Mario, Mario fait du vélo, Mario chez les nudistes, et hop vous obtenez, graphiquement, French’s World. Ne soyons pas trop mauvaise langue, tout de même, la charte graphique a été revue à la hausse par rapport à ces anciens hits passés (à ce propos, un petit jeu vous est proposé : deux intrus ont été placés dans ce paragraphe, à vous de les trouver).

Evidemment, cela ne peut que vous rappeler quelque chose.

Evidemment, cela ne peut que vous rappeler quelque chose.

French’s World est plutôt pas mal fait du reste. Les sprites sont correctement animés, les couleurs bien choisies et les musiques loin d’être détestables. Par contre, cela sent très clairement le réchauffé. Quelques minutes de plus sur la poêle, et cela aurait fortement senti le cramé. Car bien qu’il soit bien réalisé, il n’apporte rien de plus que ceux dont il s’est fortement inspiré. Et, il est en de même pour le gameplay.

Un gameplay déjà vu et revu

Quitte à copier, autant tout copier n’est-ce pas ? Cela me fait étrangement penser à ceux qui avaient l’audace de regarder au-dessus de mon épaule afin de copier mes réponses durant les devoirs surveillés. Mais ces anciens camarades n’avaient même pas la classe de changer les phrases, ni leurs tournures. Une copie pour une copie. Triste constat.

Cool, des niveaux cachés! Quelle originalité !

Cool, des niveaux cachés! Quelle originalité !

Un constat d’autant plus triste que je me demande même si ce ne sont pas eux qui demeurent à l’origine de French’s World. Allez pour faire classe, on enlève le célèbre plombier et on le remplace par un personnage typé français, avec moustache, casquette, et à la recherche d’un croissant perdu (synonyme de bonus) alors qu’une baguette aurait été plus crédible (une braguette aussi étant donné l’image que l’on donne à l’étranger). Sinon pour le reste, c’est du Mario tout craché. Dans la forme, dans le jeu, dans cette impression d’y avoir déjà joué.

Vous évoluez dans des décors assez variés, en ramassant le maximum de bonus, tuant les monstres rencontrés en leur sautant dessus. Original, non ? Bien sûr que non…Heureusement les contrôles sont particulièrement bien faits et réactifs (le pad virtuel est une réussite). Heureusement, d’ailleurs, que cet aspect rattrape un peu le reste.

Un jeu déjà vu, revu et re-revu derrière

Ce qui est le plus énervant avec French’s World réside dans cette impression d’utiliser, faussement, une licence connue pour en tirer profit. Sans rajouter ne serait-ce qu’une petite dose de touche personnelle. Ni dans les décors, ni dans les bonus, ni dans le level design, ô combien simplifié.

Ouais! Un niveau de fini ! Envie de continuer? Pas sûr.

Ouais! Un niveau de fini ! Envie de continuer? Pas sûr.

Certes French’s World est rigolo, mais c’est comme si l’on vous servait la troisième assiette de Raviolis à la bolognaise, en boîte, le midi, en l’espace de trois jours. Le premier jour, ça passe. Après, on se lasse. Et je ne vous raconte pas ce qui se passe la quatrième journée, le cuisto (si l’on peut l’appeler ainsi) se prend directement dans la tronche la boîte, l’ouvre-boîte terminant dans une partie de son anatomie que nous ne nommerons pas ici, par décence. En proposant un jeu sans fion, euh sans fond, on se demande même l’utilité d’une telle œuvre sur le Playstore. Et c’est fort dommage car il est certain que les Sudios Dl Pro Composer savent programmer. Mais, crévindju comme dirait Prunelle, quand vont-ils, enfin, se décider à créer un monde à eux avant d’entacher ceux des autres ?

French’s World, un plagiat ? Oh que oui, ma p’tite Dame. French’s World, un jeu original en dehors de son nom et de son personnage ? Oh que non, mon p’tit Monsieur. Prendre une recette qui a marché, qui marche et qui marchera n’est pas une idée condamnable en soi, surtout quand la réalisation suit derrière, ce qui est le cas ici. En revanche, donner l’impression de rejouer à un jeu auquel l’on a déjà joué de multiples fois, là, ce n’est point très judicieux. Même s’il demeure gratuit, avec des publicités un peu envahissantes voire même des vidéos (à chaque niveau réussi)…DL Pro Composer, tels certains étudiants ayant plus ou moins réussi, dernièrement, leur bac, rendent une copie propre, mais sans âme. On récite ce que l’on a vu et appris, par cœur, mais sans la moindre enthousiasme, si bien que la lecture est longue voire fastidieuse. French’s World n’est pas mauvais. Il paye surtout son manque d’originalité autant dans son cheminement que dans son univers. Il plaira aux plus jeunes. Mais point aux anciens. Moi, personnellement, au bout de deux heures, j’ai préféré lâcher l’affaire. Et je me suis rendu utile à la communauté que représente ma famille en enfilant une véritable tenue de plombier. Mais avec moins de réussite que notre bien connu Mario. N’est pas un fin plombier ni un bon moustachu qui veut.

Testé par J.Canonne • 55%
  • Réalisation très correcte
  • Prise en main aisée
  • Amusant
  • Les publicités et annonces intempestives
  • Répétitivité
  • Originalité proche du néant absolu
  • Concept connu, déjà vu, tiré jusqu'au vomissement

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