Test : Dungeon Madness

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Vous aimez les donjons ? Vous aimez les gros carrés ? Vous aimez les hack and slash ? Vous aimez les haches et les grosses épées ? Déjà, nous pouvons considérer, d’un point de vue psychiatrique (de comptoir, cela va sans dire), que vous êtes un pervers narcissique sans doute adepte de sadomasochisme aiguë. En revanche, du point de vue gamer, il s’avère que vous êtes tout-à-fait normal. Et quelque part, c’est rassurant.

Vous avez, en outre, tous les symptômes qui montrent un intérêt certain pour les jeux faits à l’ancienne. Pas par votre grand-mère bien sûr, laissons-lui le soin de continuer à faire sa confiture personnelle, mais pour les jeux qui rappellent une époque bien lointaine. Appelons-les les jeux à la sauce 8 bits (n’y voyez ici, je vous en prie, aucun jeu de mots disgracieux). C’est justement ce que Pancik, un jeune développeur de 19 ans, qui n’en est pas à son premier essai, vous propose. Un jeu plein de pixels. Et plein de souvenirs.

Dungeon Madness : One step beyond ?

Dungeon-Madness 4

A première vue, nous dirons plutôt un pas en arrière, mais un petit pas, vers les années 1990 pour être plus précis. La première rencontre s’avère un peu délicate. Imaginons-là en détail.

« Un certain Monsieur Dungeon de son doux prénom Madness frappe à votre porte, car vous l’avez invité à prendre l’apéritif. Vous ouvrez la porte, et vous le dévisagez de la tête au pied, vous demandant, légitimement, de quelle planète il peut bien venir.
— Bonjour, bonjour, vous lance-t-il, l’air jovial, malgré son armure, et son épée.
— Euh…Bonjour…
— Vous me laissez comme ça, sur le pied de la porte ?
— C’est que…
— Ah, je vois. La tenue vous dérange ? Vous savez, ça revient à la mode.
— Je me méfie des modes, vous savez. Une mode est vite démodée.
— C’est vrai, reconnut-il. Mais il existe des modes qui ne changent jamais. Qu’est-ce qui vous gêne vraiment ?
— Bah, vos pixels là, ça ne vous donne pas fière allure. Vous n’avez rien d’un guerrier.
— L’habit ne fait pas le moine, non ?
— Mais, l’habit fait le guerrier, vous en conviendrez. Et puis, là qu’est-ce que j’entends ?
— Ah ça ? C’est le chaine-hifi que j’ai accroché à mon cheval. J’ai oublié de l’éteindre.
— C’est spécial, non ?
— Les bips-bips, là ? Moi, je trouve que cela a son charme, non ?
— Question de point de vue. D’oreilles, je dirai même.
— Moi, j’aime bien, sourit Monsieur Dungeon. Bon, vous ne m’avez pas fait venir ici pour rester à votre porte, si ?

Finalement, et étant donné le voyage longuet qu’il avait fait, vous l’invitez à rentrer en votre demeure. Et de bière en bière (oui, vous n’aviez plus d’hydromel au frigidaire), vous vous détendez. Ce Monsieur Dungeon, après réflexions, vous le trouvez fort sympathique . »

On l’aime un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ?

Dungeon-Madness 5

Il faut avouer que l’apéritif se déroula bien, et que vous étiez ainsi, en jambes, ou devrais-je dire, en doigtés pour manipuler ce petit jeu qui n’a rien de petit en terme de gameplay. Certes, il reprend une vieille recette (non pas celle de grand-maman, je vous l’ai déjà dit), celui de hack and slash, si cher à ce bon vieux Diablo, sans aucune originalité particulière en dehors de sa partie technique. Mais, du fait de son bon équilibrage, et ce, malgré sa trop courte aventure (quand on aime…), il parvient à se rendre fort addictif.

Et pourtant force de constater que ce n’était pas gagné par avance. Passons brièvement sur le scénario, car il n’y en a pas vraiment : vous devez aller buter un vil magicien qui a élu domicile au fin fonds d’un donjon. Voilà, ça c’est fait. Pour le reste, on demeure sur du fort classique. Vous tapez, vous lootez, et vous montez en niveau, vous achetez de nouvelles capacités ou sortilèges (limités), comme dans un autre RPG. Rien de bien folichon, n’est-il pas ?

Ce serait une grave erreur que d’en rester là. Car Dungeon Madness possède en lui un « jeu ne sait quoi » qui en fait une petite perle. Tout vient naturel, on ne se lasse pas, et on s’amuse comme un petit déglingo ! Les monstres ne sont guère variés, les décors encore moins, la musique est d’un autre âge. Mais, cela marche superbement. On devient vite accro. Et l’apéritif dure bien plus longtemps que prévu. On sort les bonnes bouteilles de vin (style Haut-Medoc millésimé), on sort le sauciflard, et on passe à table. On se régale !

Pour tout vous dire, après avoir fini le jeu (en deux heures), et avoir orienté mon personnage vers un certain type de template assez bourrin, je l’ai recommencé, sans éprouver la moindre lassitude en l’orientant vers un personnage plus porté vers la magie. Avec la même joie. Avec le même plaisir. Ce qui est assez rare, vous en conviendrez.

Bref, en plus d’être totalement gratuit, certes entrecoupé par certaines publicités (entre chaque niveau de donjons), Dungeon Madness est une petite perle de jeu indépendant. Malgré sa technique vieillotte (que l’on peut aimer, comme votre serviteur), sa répétitivité dans les décors, dans les objets trouvés, ainsi que dans les montres rencontrés, il se révèle vite attachant, et bénéficie de mises à jour régulières. Félicitons donc son jeune créateur, et téléchargeons ce jeu afin qu’il puisse nous agrémenter de nouveautés rapidement. Et surtout qu’il ajoute des haches, pardon, des axes (comme l’on dit en anglais), afin de laisser le charme agir.

  • Dungeon Madness 1

    Qui dit solo dit piano.

  • Dungeon Madness 2

    Votre fiche de perso...Minimaliste mais suffisante.

  • Dungeon Madness 3

    L'inventaire, un peu vidée en l'instant.

  • Dungeon Madness 4

    Avec tous ces squelettes, vous allez en produire de la test-os-terone.

  • Dungeon Madness 5

    J'ouvre ? J'ouvre pas ? J'ouvre ? J'ouvre pas ?

  • Dungeon Madness 6

    Le Saint-Graal des épées, de quoi faire boire le calice jusqu'à la lie à vos adversaires.

Testé par J.Canonne • 85%
  • Prise en main aisée
  • Addictif !
  • Pixel art bien maîtrisé
  • Court

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