Test : Cross Horizon

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Combien le train de ce monde me semble lassant, insipide, banale et stérile…C’est classe, hein ? Ouais, je sais. Ce n’est pas de moi, c’est normal. Mais ça fait classe quand même. Vous pourrez ressortir ça durant un repas de famille ou devant des amis. Cela fait toujours son petit effet. Il faut ressortir ça, en revanche, dans de bonnes circonstances. N’imaginez pas, un instant, dire ça en plein milieu d’un passage de pâté alors que tout le monde est déjà fort imbibé. Il y a toujours un environnement à respecter. Même si, dans le cas présent, cette citation de Shakespeare peut être utilisée pour bien des choses. Et ce, même pour le monde en même temps si étroit et si large qu’est celui des jeux vidéo.

C’est vrai qu’en ce moment, ce n’est pas la joie. Après le test d’un fort décevant nouvel épisode d’Angry Birds, le test d’un autre décevant rpg/tactical/casse-joie tel que Tiny Dice Dongeon, je me retrouve en peu en train de prendre le train en marche (d’où l’expression train-train quotidien), sans savoir où demeure sa destination. Parfois, sur la route, on fait quelques arrêts. Des pauses qui sont censées faire du bien (pas des pauses pipi, hein). Cela tombe bien car, après deux jeux du même genre, j’éprouvais le besoin de me dégourdir les jambes. Un petit action/rpg pouvait parfaitement faire l’affaire. Ce fut alors que je me décidai à dégainer mon épée et faire mes armes sur Cross Horizon, premier jeu des studios DeNA Osaka sur Android.

Une belle allure

Quand Cross Horizon se présente à vous, vous le regardez attentivement et voyez que ses vêtements lui vont à merveille. C’est assez beau, surtout les phases dites statiques qui ressemblent un tantinet à des peintures. En revanche, les personnages, du fait de leur côté un peu carré et court sur pattes, font penser à des Tyrion Lannister placés dans un univers manga un peu par hasard.

De bien beaux dessins

De bien beaux dessins

Il faut s’habituer à cette vision, mais force d’avouer que cela passe plutôt bien et donne à l’ensemble une touche manga supplémentaire, point désagréable du tout. Sans parler de l’unité graphique du jeu. Seules certaines textures, lors de vos déplacements pour les quêtes, sont un peu baveuses et sans âme. Néanmoins, elles permettent au jeu de rester fluide en toutes circonstances, et ce sur des terminaux au gpu dans la moyenne basse.

Les monstres, que vous rencontrerez, ne sont pas en reste. Hauts en couleur, bien animés, ils représentent vraiment l’un des bons points du jeu. Les buter vous apportera beaucoup de plaisir. Narcissique et visuel. Presque le sans faute ? Remarquez que j’ai mis « presque » parce qu’un point technique, que nous verrons plus tard, vient perturber la douce symphonie de programmation qu’est Cross Horizon.

Une belle prestance

L’allure ne fait pas tout, mais à l’instar d’une jeune fille, il commence doucement à faire battre le cœur. Et le cœur continue de battre de plus belle lorsque la conversation est intéressante. Même si elle demeure convenue, la conversation de Cross Horizon ne manque pas de contenu.

Faisons donc place à non pas de l’action man mais à de l’action/rpg. Ici, pas spécialement d’histoire (ou très peu, ce qui est dommage), mais de la baston. Mais, attention, pas de la baston de gros bourrin, de la baston élégante, et de la baston qui demande un peu de doigté.

Courage, un simple lézard

Courage, un simple lézard

En gros, vous irez chercher quelques quêtes (souvent du bash, il faut le reconnaître), et allez zou, en selle ! Au début, vous allez un peu en chier avec les montres à tuer, mais tout se fait de manière assez intuitive, tout répond bien, pas comme le Manitoba. A chaque quête, vous devrez vous déplacer à travers une carte, en temps réel, et en 3D. Ce sera là le lieu de l’action. Dès que vous rencontrerez un monstre, le jeu passera alors en vue FPS pour le combat. Un combat dynamique où toutes vos décisions seront importantes.

Il vous faudra faire le choix d’attaquer (avec parfois des combos) et de défendre au bon moment si vous avez choisi de vaincre. Si vous avez choisi de perdre, je vous autorise à lâcher ce test comme vous lâchez votre épée. Bien entendu, chaque combat gagné vous fera gagner expérience et amélioration (via le craft). A ce titre, une boutique est disponible pour vous aider à progresser (sic !), mais vous pouvez à tout moment la désactiver (un bon point !). Vous pourrez aussi jouer en équipe si le cœur vous en dit. Et, si le cœur demeure bien accroché, car sous cet apanage, pour l’instant intéressant, un défaut majeur croupit dans l’ombre.

Une belle attente

Un défaut majeur qui vous ferez presque envie de lever votre majeur à l’intention des studios DeNA Osaka. Et franchement, c’est peu de le dire. Lors d’un précédent test, je vous parlai, en guise d’introduction, de l’attente. Ici, l’attente prend vraiment ses lettres de noblesse, lettres que l’on mettrait, volontiers, au feu.

Car chaque changement de décor vous donnera l’infime droit à un chargement. Très, très, très long. A chaque fois. Décor de la guilde…Chargement…Retour en ville…Chargement…Passage par la forge…Chargement…

Un écran que vous verrez souvent

Un écran que vous verrez souvent

C’est d’un pénible incroyable. C’est bien simple, je me suis amusé à un non-savant calcul du temps perdu entre les chargements, la recherche de connexion et les erreurs diverses, on arrive, sur 3 heures de jeu à 1 heure de chargement divers et avariés. Avec cette désagréable impression d’attendre plus que de jouer réellement. Tout simplement honteux. Et tout simplement non professionnel. Un doux paradoxe finalement.

Certes, Cross Horizon est gratuit, bien réalisé, intéressant malgré une certaine répétitivité dans les tâches. Certes, Cross Horizon, pour un premier coup d’essai, n’est pas loin du sans faute, point de vue de la réalisation avec des graphismes assez soignés ainsi que des musiques tout aussi soignées. Mais, pour l’apprécier, il vous faudra de la patiente, voire carrément s’accrocher à cause des déchets techniques liés aux serveurs, et à son obligation de posséder une connexion internet permanente. Si par chance, ou par professionnalisme, les studios DeNA Osaka entendent la voix des utilisateurs, ils pourraient résoudre ces problèmes par une grosse mise à jour, une mise à jour qui se fait attendre, un peu comme le cœur du jeu finalement. En l’état, je ne pourrais conseiller ce jeu, d’où cette note un peu tranchée. Sachez néanmoins que vous pourrez rajouter 15 points à cette notation le jour où tout deviendra fonctionnel (j’essayerai de vous mettre au courant). Mais là…Trop de chargement tue le chargement…Si bien que l’on a envie de dire : « le chargement, ce n’est plus maintenant ! ».

 

Testé par J.Canonne • 63%
  • Bien réalisé
  • Sympa à jouer
  • Prise en main agréable
  • Quelques dessins magnifiques
  • Intégration Google+
  • Rpg un peu fade
  • Des chargements incommensurables !!!!!!
  1. Bonjour cher Monsieur Canonne, je me permet de vous indiquer que le lien Google Play pour accéder à ce jeu, n’existe plus. Le titre, lui-même, semble avoir disparu du magasin en ligne.
    Cordialement, Update.

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