Test : Baldur’s Gate Enhanced Edition

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Je vous parle d’un temps. Que les moins de vingt ans. Ne peuvent pas connaître. Les PCs en ce temps-là pesaient plus de dix bras. Jusqu’à nous prendre la tête. Et s’il fallait installer plusieurs jeux d’affilée. Ce n’était pas la peine. Nos DD étaient blindés. C’est là qu’on s’est connu. Moi qui criais pitié. Et toi qui posais à vue. Baldur’s Gate. Baldur’s Gate…Bien entendu, cette introduction est à chanter sous l’air de « la bohème » du Naze-Navour (je n’ai rien contre le bonhomme mais je n’en puis plus de cette foutue chanson). Et cette même introduction me permet de resituer, chronologiquement, le jeu dont il va être question dans les lignes qui vont suivre. 15 Ans. Oh putain 15 ans !

C’est là que l’on se prend un coup de vieux, mais pas le petit coup de vieux. Le gros coup de massue en backstab alors que l’on cueillait des fleurs. Baldur’s Gate est plus qu’un simple nom. Rien qu’en l’écrivant d’ailleurs, les poils de mes bras se dressent, comme s’ils attendaient d’en découdre avec une nouvelle aventure. Pourtant, il n’en sera rien, car nous traiterons, ici, du portage de ce jeu légendaire, portage effectué par les studios Beamdog. Et comment différencier un bon portage d’un mauvais portage ? C’est pourtant simple, c’est comme différencier un bon chasseur d’un mauvais chasseur…Quoique, finalement, ce n’est point si simple que ça.

Non, je n’ai pas changé @ Julio Essuiglace

Baldur’s Gate reste Baldur’s Gate, à savoir un jeu de rôle vue de dessus, aux règles strictes directement adaptées d’Advanced Donjon and Dragons, dans sa deuxième édition.

Les graphismes demeurent les mêmes que ceux d’antan. On pourrait croire qu’ils ont mal vieilli dans un premier temps. Même si l’on reste bien loin de l’utilisation des dernières technologies en vigueur, le jeu demeure agréable. Bien sûr, il existera bien des décors qui vous feront mal, mais ils conservent un charme certain, en dehors du pur aspect nostalgique. En revanche, du point de vue animation, là, on est bien devant un vieillard arthritique, mais l’intérêt du jeu ne se situe pas à ce niveau. Fort heureusement.

Une fiche de personnage que l'on aimerait voir plus souvent dans un JDR

Une fiche de personnage que l’on aimerait voir plus souvent dans un JDR

Le portage est donc un portage à l’identique, et vos premiers pas sur ce monde inconnu pour certains et très connu pour d’autres, se feront sans encombre. D’ailleurs, dès les premières minutes, on se trouve en terrain connu. Dès la création de votre personnage, qui demande, plus que tout autre Jdr, une attention particulière. Car votre feuille est remplie comme à l’ancienne, bourrée de détails comme la résistance aux poisons, les jets de sauvegarde, etc. Un peu comme dans un Jdr papier. Une bien agréable retrouvaille tant la casualisation a viré de la plupart des jeux ces détails qui apportent beaucoup de piquant. Après avoir choisi, avec beaucoup de soin votre profession, et ce à quoi vous allez aspirer avec votre alignement, vous voilà plongé dans l’aventure. Une grande aventure comme l’on en écrivait jadis.

Que reste-t-il de nos amours ? @ Charles traîné

Sans rentrer dans les détails, et afin de ne pas trop me soustraire à l’intérêt de l’histoire, sachez que l’aventure se déroule sur la Côte des épées et que vous incarnez un personnage ainsi que son insupportable amie d’enfance, une dénommée Imoen, ayant grandi au sein de Château-Suif, sous la main de maître Gorion. Dans un monde où les tourments apparaissent lentement mais sûrement, vous vous confrontez à votre destin (comme tout bon héros) ainsi qu’à votre véritable origine, le « qui suis-je » de tout un chacun.

Bien sûr, au cours de votre périple, au fil des rencontres, vous pourrez recruter du monde dans votre petite équipe. Mais, attention, selon votre alignement décidé à la création de votre personnage, certaines situations voire certains de vos agissements peuvent être perçus d’une manière telle que certains seraient susceptibles de quitter délibérément votre groupe. Il en sera de même pour les nombreux dialogues qui vous seront proposés. Un véritable tour de force à l’époque, qui n’a rien perdu de sa superbe, et qui modifie profondément le gameplay.

La première rencontre du jeu : celle de votre "amie" Imoen...On a envie furieusement de tapoter sur la réponse 3

La première rencontre du jeu : celle de votre « amie » Imoen…On a envie furieusement de tapoter sur la réponse 3

Le gameplay, justement, est fort intéressant. Les quêtes demeurent nombreuses, assez variées, et vous feront directement impliquer dans l’histoire se forgeant autour de vous. Une véritable implication qui est fort bienvenue. Le système de combat n’est pas en reste. De qualité, il réclame de votre part préparation et réflexion, car, un ou deux mauvais choix vous feront passer de vie à trépas en un instant. Dès que vos personnages sont attaqués (par un bestiaire intéressant), chacun œuvra selon sa propre intelligence, et ses propres réflexes. Heureusement, une option « pause » est possible afin de donner à chacun des instructions claires. Un réflexe à avoir, car Baldur’s Gate ne laisse que peu le droit à l’erreur, surtout au début du jeu. Mettez votre mage en plein milieu d’une bataille, et ramassez-le après deux coups reçus. Dure réalité, mais gameplay endurci.

Je te survivrai @ Jean Piètre François

« Je te survivrai d’un amour vivant. » C’est, malheureusement, avec ces paroles pour le moins anecdotiques que l’on pourra décrire cette sensation unique qu’est jouer à Baldurs’Gate sur un support dit mobile. Indubitablement, et comme l’on retrouve la richesse du jeu original, c’est un véritable plaisir que de terminer la quête principale. Dialogues fouillés, personnages intriguant, possédant leur propre vécu, système de combat bien foutu mais exigeant, je pourrais facilement tomber dans les compliments de bas étage. Et pourtant, bien des choses fâchent et viennent ternir le tableau.

Pas facile de lire les dialogues sur un petit format, et pourtant, ils méritent qu'on leur donne du temps

Pas facile de lire les dialogues sur un petit format, et pourtant, ils méritent qu’on leur donne du temps

Le tactile tout d’abord, et c’est quelque part un comble. En gardant la même interface que celle de nos chers Pcs, l’accès à toutes les informations, inventaires, et autres est un véritable parcours du combattant, là où les raccourcis clavier faisaient un boulot admirable. Cela se sent énormément durant les combats qui, du coup, perdent de leur dynamique, du fait des nombreux allers-retours entre les menus. En outre, et ayant joué sur un écran 7 pouces, la visibilité, malgré la possibilité d’un zoom sur les côtés, n’est point optimale.

Mais, le point qui me fait surtout bondir, à atteindre le plafond de ma maison (d’ailleurs je ne félicite pas Beamdog car ce ne sont pas eux qui vont devoir l’enduire et le poncer) reste le prix du jeu. Bien entendu, vous aurez de quoi faire et bien vous occuper, mais franchement BD 1 et ses extensions à 9 euros, avec, en plus, la possibilité d’acheter d’autres personnages, il faut avouer que la facture peut se montrer salée. Pour ce prix-là, en cherchant sur le net, on peut avoir les 2 épisodes ainsi que les extensions pour la même somme, sur PC, bien entendu. On me rétorquera que l’œuvre est mirifique, d’une intensité folle, et d’une grande qualité. Oui, certes, je ne pourrais le nier. Néanmoins, on ne peut nullement mettre ce point de côté tant il est déplaisant.

Au prix que vous savez, en français, fidèle à son original avec quelques bugs résolus, Baldur’s Gate est un grand jeu de rôle, sans doute même le plus grand jeu de rôle disponible sur plateforme mobile. Scénario complet, système de jeu du même acabit (qui fait le moine), fiches de personnages à l’ancienne, quêtes intéressantes, interactions entre les pnjs et sa propre équipe, bref, tout y est pour vous faire passer plusieurs dizaines d’heures sur votre écran. Et ces heures seront des heures de bonheur. Pourtant, il me faut nuancer cette conclusion, car tout n’est point parfait. On aurait souhaité au lieu, d’un simple portage, une véritable redéfinition de l’interface afin de la faire correspondre au mieux à nos chers engins. En outre, le fait de devoir payer en plus du jeu original pour l’intégration de nouveaux personnages me reste au travers de la gorge. Baldurs’ Gate Enhanced Edition n’est pas un mauvais portage, car le jeu original était excellent. Néanmoins, on peut y voir, de la part des studios Beamdog, une certaine forme de paresse. Ce qui fait que malgré la grandeur du jeu, à tous points de vue, sa note ne peut être maximale. En espérant qu’ils adaptent un jour, néanmoins, un autre monument du Jdr : Planetscape Torment, en prenant compte réellement du support sur lequel ils le développent. Un doux rêve. Comme celui de voir les Portes de Baldur en réalité.

 

Testé par J.Canonne • 82%
  • Baldur's Gate, quoi
  • Scénario
  • Système de jeu complet
  • Durée de vie à faire frémir un centenaire
  • En français
  • Le prix
  • La boutique après le prix
  • Un portage pas tout à fait au profit du tactile
  • Attention à la place disponible
  1. bonjour, sur pc et dans le même style de jeu je viens de découvrir ‘Sword Coast Legends’. Pour les nostalgiques de BG et IWD c’est une bonne chose.

  2. Sur GS2, malgrès le changement de la taille de la police, il n’est pas évident d’ avoir une bonne lecture de l’inventaire (par exemple).
    Existe-t-il un mod pour augmenter la taille de l’interface ?

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