Test : Aliens Drive Me Crazy

test

Giger est mort, vive Giger ! Ah bah, non, ça ne marche pas. Enfin si, ça marche pour les rois. Donc, si l’on considère que Giger était une espèce de roi, on peut le dire. Sauf qu’il ne l’était pas d’un point de vue monarchique. Enfin bref, Giger est mort, et il y a de quoi être triste. Certains m’interpelleraient : « Mais non, life is life, na na na na na » comme le diraient d’incertaines monstruosités chantantes. Giger est mort, mais il laisse un héritage, et dans cet héritage (grandiose) subsiste la créature de l’Alien, une forme de vie extraterrestre particulièrement belliqueuse. Peut-être pas la plus belliqueuse qui existe parmi les êtres vivants. Il suffit de voir quand certains collègues débarquent dans mon bureau, le lundi matin, en me demandant si cela va. Cela est plus que belliqueux, c’est même suicidaire…

La vision des extraterrestres peut être bien différente de celle de Giger. On peut penser notamment à ces idiots sur pattes de Mars Attack ou bien encore la créature sublime incarnée par Kim Basinger dans « J’ai épousé une extraterrestre » (la plastique était belle, mais le film daubesque) en passant par celle, teintée de poésie, de E.T. Les studios de Rebel Twins, avec leur dernière œuvre Aliens Drive Me Crazy, ont leur vision bien à eux, même si particulièrement classique : ceux des extraterrestres un peu débiles ayant décidé d’envahir la terre comme si de rien n’était. Une vision limitée, certes, mais qui peut, éventuellement, constituer le départ d’un bon jeu. Mais est-ce bien suffisant de penser extraterrestre pour faire d’une réalisation un jeu extra tout court ?

Lalalalalalalalala, we like monster men !

On aurait bien envie de chanter comme Iggy Pop et de trouver Aliens Drive Me Crazy adorable dans un premier temps. Bon, il s’avère que le jeu, après une introduction marrante, reprenant quelques clichés des films de séries Z de science-fiction, est plutôt mignon. Sprites rigolos, environnement graphique de qualité, servi par une musique rythmée qui vous rentre dans la tête comme une bonne chanson de Jennifer…Euh…Excusez-moi, il s’agit d’un mauvais exemple car il n’existe pas de bonne chanson de Jennifer (n’en déplaise à mon rédacteur en chef préféré, grand fan de la Dame, mais sans doute pas pour des raisons vocales).

Une partie de l'introduction, soit l'une des parties les plus réussies du jeu

Une partie de l’introduction, soit l’une des parties les plus réussies du jeu

Une première bonne impression qui fait envie, n’est-il pas ? Oui, certes. Néanmoins, la fluidité n’est point au rendez-vous (pas comme dans rencontre du troisième type), et des ralentissements se font sentir à chaque partie, à des lieux différents d’avancement. Ce manque d’optimisation s’est fait sentir sur plusieurs terminaux. Je puis l’admettre sur une simple Asus Memo Pad HD7 (qui me sert, tout de même, pour la majorité des tests), mais sur une HP 7 Slate + disposant d’un tegra 3, cela reste au travers de la gorge, comme un tirage de clope dont vous tenteriez d’avaler la fumée pour la première fois. Certes le jeu est mimi, mais il ne devrait pas faire cracher ainsi les tripes de votre gpu. Surtout un jeu fait en 2D avec quelques scrollings parallax. Et c’est fort dommage car le jeu avait du potentiel.

Ils vont vous rendre fou ! Ou pas !

Ouais, le jeu avait du potentiel, c’est certain. D’abord, son postulat de base, classique comme auparavant dit, mais efficace. Quelques vaisseaux extraterrestres envahissent la terre et mettent le boxon partout où ils passent, et il vous revient de remettre un peu d’ordre dans tout ça. Par tous les moyens. Car le monde est en danger ! Ouais, le monde est en danger, quoi !

Délirant parfois, mais lassant surtout

Délirant parfois, mais lassant surtout

Et il n’attend que vous pour le sauver. Vous portez donc la cape (c’est une image) du sauveur. Ce n’était pas gagné avec la tronche de votre personnage, une espèce de Robert Hue sous amphétamine. Mais c’est bien sur lui qu’il faudra compter, pour venir à bout des nombreux niveaux qui vous attendent.

Un jeu qui aurait pu demander quatre bras mais qui nécessitent que deux doigts

Aliens Drive Me Crazy propose un gameplay en deux phases distinctes. Vous parcourez une zone (un district) à l’aide d’une voiture, que vous pourrez customiser, en ramassant les pièces d’or (la monnaie du jeu) et en écrasant tout obstacle sur votre passage : maisons, aliens, et compagnie. Une phase assez jouissive pour le pervers qui sommeille en vous, mais gâchée par les ralentissements précités durant votre escapade.

Arrive ensuite la phase dite terrestre qui n’est pas spécialement extra, il faut le dire. Après votre balade en voiture, vous parviendrez à une antenne satellite dont il faudra vous emparer. Facile, non ? Pas tant que ça, puisqu’elle est gardée par les extraterrestres. Vous descendez donc de votre voiture et allez essayer de nettoyer tout ça, comme Monsieur Propre, ou plutôt comme Jean Reno dans Leon à l’aide d’armes et de dextérité.

Un mur et je repars...Un mur et je repars...Un mur et je repars...

Un mur et je repars…Un mur et je repars…Un mur et je repars…

Comme pour la voiture, les déplacements sont simplifiés. Un lancement de doigt vers le haut pour sauter, et un lancement de doigt vers le bas pour descendre. Vous ne dirigez votre personnage que de cette manière. Il se déplacera alors dans le bâtiment de manière latérale. Dès qu’il rencontrera un obstacle (mur notamment), il se retournera, de lui-même, dans l’autre sens. Impossible de le faire avancer selon vos propres désirs immédiats. Il en est de même avec vos armes : il tira devant lui, même si un Alien se trouve derrière lui. Certains diront que cela augmente la difficulté du gameplay. Moi, je dirais simplement que c’est vraiment con…

Bien entendu, vous aurez droit à la maudite boutique dans laquelle vous trouvez tout ce qu’il faut (un peu comme chez Casto, si vous êtes un grand fidèle de cette boutique…Oui, fidèle Casto…Je suis déjà très loin) pour vous faciliter la tâche et dépenser ce que vous aurez ramassé en cours de route ou dépenser votre vrai argent tout court. Tout est personnalisable ou améliorable, pour peu que vous soyez accroché, armes, voiture, personnage déblocable. Que du classique. Oui, voilà bien le problème, que du classique.

En français, gratuit (avec des pubs quand même et la boutique), Aliens Drive Me Crazy n’a d’original que son nom accrocheur. J’avoue avoir été fort déçu. Je m’attendais vraiment à me marrer, avec quelques vagues de plaisir, mais telle la mer morte, l’inaction est plutôt au rendez-vous. Certains pourront s’en satisfaire, mais pas moi. Au mieux, il vous donnera une heure de détente, le temps de la découverte. Mais, entre les ralentissements inexplicables (peut-être liés à des niveaux générés aléatoirement), la maniabilité très simpliste, tout ceci manque d’une optimisation certaine et nécessite rapidement quelques ajouts ainsi que quelques patchs, afin de le rendre vivable. En l’état, je préfère laisser cette terre virtuelle aux mains des extraterrestres. Qu’ils en font ce qu’ils veulent !

Testé par J.Canonne • 62%
  • En français
  • Marrant
  • Pas trop mal foutu graphiquement parlant
  • Partie voiture réussie
  • Intégration des scores à Google+
  • Les ralentissements en cours de jeu
  • Une maniabilité limitée
  • Lassant

Réagir

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce commentaire aurait pu vour rapporter 10 Points.