Test : Twin Runners

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Les jumeaux, ça m’a toujours fait flipper. Enfin, plus ou moins. Jusqu’au jour où j’ai vu, pour la première fois « Faux-Semblants », en 1988, un film de David Cronenberg où l’on voit évoluer deux jumeaux vers un destin des plus tragiques. Quand j’y repense, brrrr, j’en ai encore la chair de poule. Mais, lorsqu’il fut de télécharger le dernier jeu du Studio Just4Fun « Twin Runners », j’ai vite délaissé ma tenue de poule (réservée aux soirées intimistes) pour revêtir celle du véritable coq que je suis.

Et je laisse ainsi ma plume dessiner devant vos yeux ébahis le test qui va suivre. Personnellement, j’aime bien les jeux de Just4Fun, car je les trouve justement « Just For Fun ». Tous. Mais bon, là je m’engageais vers un genre que je n’affectionne pas particulièrement, à savoir le runner, et encore plus, le runner de jumeaux. De quoi voir deux Jeremy Irons en train de courir dans des méandres emplis d’une folie certaine ? Oui et non. Oui, pour la folie certaine, et non car Jeremy Irons n’a pas le droit d’entrée dans le jeu qui va suivre. Et c’est tant mieux, tant sa carrière est sur le déclin depuis quelques temps (je n’ose parler de l’adaptation D&D où il apparaît).

En blanc et noir, j’exilerai ma peur !

Ah non, zut de chez zut, c’était en « rouge et noir ». Ce n’est pas grave. Après tout, je ne suis pas plus à la Mas que celle qui a chanté ce titre, cette certaine Jeanne qui mérite soit quelques calmants, soit qu’on la brûle en place public. Donc, je persiste « en blanc et noir, j’exilerai ma peur ». Mais quelle peur ? Celle de perdre et celle de persister, comme dans tout bon runner. Twin runner est de la veine à vous faire saigner votre temps.

L'art de brouiller la cervelle

L’art de brouiller la cervelle

Basé sur un principe simple, à savoir éviter tout obstacle se présentant à vous en allant le plus loin possible, il ajoute une difficulté supplémentaire par le biais d’un double écran. Ainsi, comme le nom du jeu l’indique clairement, vous n’aurez pas qu’un seul Twin, représenté par un bloc rectangulaire malléable (comme on le verra), à gérer, mais deux en même temps. Un en haut. Un en bas. Tous les deux séparés par une ligne, mais faisant le même geste au même moment, mais pas avec les mêmes obstacles devant eux. Là, déjà, ça devient intéressant.

D’autant plus intéressant que le challenge proposé est assez important. Entre le challenge dit classique (avec des niveaux à passer), le challenge dit « challenge » constitué d’un seul et unique niveau d’une difficulté rêche, et le challenge infini qui rivalise aisément avec l’imbécillité de vos plus proches connaissances, il y a de quoi faire et bien faire.

Tout n’est pas noir, tout n’est pas blanc, mais tout n’est pas nuance de grey

Non, tout n’est pas aussi gris que ce que nous propose, avec moquerie, le ciel en cette fin de mois d’Août. De quoi ne pas nous laisser, d’ailleurs, dans le doute. En effet, Twin runners propose une réalisation de bon niveau, même si cette dernière reste dans la vague minimaliste. Mais, la vague minimaliste n’est pas synonyme de manque de qualité. Il suffit d’écouter Philip Glass ou Steve Reich dans la musique dite classique pour en être convaincu (on ferme ici l’aparté culturel).

Plus que de la dextérité que de la chance, il vous faudra @ Maître Yoda Style

Plus que de la dextérité que de la chance, il vous faudra @ Maître Yoda Style

Le moteur, sous Unity, ne manque pas d’unité visuelle. Les jumeaux sont parfaitement visibles dans leurs décors dignes d’un hôpital ou d’une morgue (eh oui, selon le blanc ou le noir) et tout est d’une fluidité à toute épreuve. En outre, la maniabilité des Twin runners est parfaite en plus d’être simple : un coup sur la gauche pour sauter, un coup sur la droite pour changer de forme et glisser. Tout est fait pour une prise en main autant visuelle que purement physique rapide ainsi qu’immédiate. La musique demeure très facultative dès lors, même si parfaitement dans le thème, et ne viendra en rien heurter vos essais de progression. Oui, je parle bien d’ « essais de progression ». Car si l’environnement est simple, le jeu, en revanche, ne l’est pas vraiment.

Finalement, pas si loin des quelques nuances de Gris

Si vous aimez vous faire mal ou faire couler du latex fondu sur le corps (ou bien encore de la cire, chacun ses goûts),  Twin Runners est fait pour vous ! Clairement ! Puisque la difficulté est vraiment mise en avant. Un peu trop, peut-être ? Chacun jugera en fonction de ses réflexes.

Pour ma part, ce fut à partir du deuxième palier que j’ai vraiment ressenti un peu de frustration, mais une frustration positive, de celle qui vous pousse à vous surpasser. Là où d’autres jeux prônent volontairement le découragement moral vers l’encouragement physique à user d’une boutique pay 4 win, Twin Runners vous pousse, en toute simplicité, à rejouer pour vous améliorer.

La publicité en haut m'a particulièrement troublé

La publicité en haut m’a particulièrement troublé

Bien entendu, et c’est totalement humain (sauf peut-être le latex fondu et les pailles dans le nez pour respirer), il vous viendra, à l’esprit, de vous fracasser le crâne sur les murs devant un échec ou de chercher quelqu’un, dans la rue, pour en découdre, le tout dans l’optique de vous calmer, mais cela ne sera que de courte durée. Vous y reviendrez. Encore et encore, jusqu’à réussir. Non pas comme votre humble serviteur dont la dextérité est aussi chimérique que la beauté actuelle de Brigitte Bardot, mais comme tous les autres, plus enclins à la patience.

Entièrement gratuit, Twin Runners est une vrai réussite à la française. Bon, on me dira qu’il ne vaut mieux pas être trop franchouillard ou trop patriote afin d’être pleinement objectif, mais quand même. Le studio Just4Fun, personnifié en un certain Mr F.M, reste dans le giron qu’il s’était fixé au départ et qui est à l’origine même du nom du studio précité : fournir un jeu simple, amusant et assimilable rapidement. Mission accomplie, une fois de plus. Twin Runners est un runner intelligent, addictif, bien réalisé et progressif, qui vous fera perdre du bon temps. Seul reproche reprochable, si je puis dire, une difficulté élevée, un peu comme son œuvre précédente, Nervous Pingoos, qui pourra décourager les plus faibles d’esprit. Pour les autres, c’est aussi simple que le concept : un doigt pour écrire « Twin Runners » sur le Playstore, et un doigt sur « télécharger ». Simple, mais résultat garanti.

Testé par J.Canonne • 83%
  • Bonne réalisation
  • Très addictif
  • Idée simple mais originale
  • Exigeant
  • Parfois trop exigeant

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