Test : Minigore 2: Zombies

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Il y a des scènes qui marquent votre jeunesse. Indubitablement. Pour toujours. Je devais avoir 17 ans tout au plus à l’époque. Lorsque je vis, au cinéma, accompagné par mon grand frère, « Brain Dead » (de Peter Jackson, si, si, le même qui fait des histoires avec des nains au cinéma). Et sa mirifique scène finale, où le héros, équipé d’une tondeuse à gazon, s’occupe de toute autre chose que de simples herbes hautes, déversant ainsi des hectolitres de sang. Miam ! Et bon appétit à ceux qui me lisent à l’heure du repas.

Du sang, mais pas des tripes, voilà ce que nous propose le studio Moutain Sheep, qui doit s’y connaître en viande dite laineuse, du moins on l’espère pour eux, car il s’agit de leur premier jeu sur Android. Un jeu qui mélange gore, zombies, et autres atrocités. Ce n’est, certes, pas vraiment osé, voire pas du tout que de surfer sur des vagues aussi « fan service », mais Minigore 2 (le premier étant sorti chez les « autres ») parvient-il, néanmoins, à se déplacer avec aisance sur autant de mares de sang ? C’est là, où votre serviteur, véritable boucher verbal s’il en est, intervient, et sans objet tranchant si ce ne sont ses petits doigts, glissant sur un écran un peu gras.

A gore et à cri

Minigore 2 4

Contraste. Voilà bien le premier mot qui vient à l’esprit lorsque l’on lance une partie de Minigore 2. Contraste et harmonie, aussi paradoxal que cela puisse paraître. D’un côté, vous avez de jolis décors avec des teintes pastelles, des couleurs doucerettes pour l’oeil. Et d’un autre côté, dès que vous commencez à prendre en main votre personnage ainsi que la cohorte d’armes qu’il a à sa disposition, tout vient se remplir d’hémoglobine, d’un rouge vif, assez saignant si je puis me permettre.

Ainsi, Minigore 2 ressemble à un petit jeu sympathique pour enfant durant quelques secondes. Tout est très propre que cela soit dans la réalisation ou dans la fluidité du jeu, même lorsque plusieurs vagues d’ennemis écument l’écran à la recherche de votre propre fin. Les personnages que vous dirigerez, ainsi que les ennemis, ressemblent, fortement, à des espèces de légos mis à toutes les sauces. C’est fort bien fait, et assez à croquer. Puis vint, le déluge.

En effet, dès les premières échauffourées, là, on se rend compte que l’on ne doit pas laisser ce petit jeu entre les mains de nos chères petites têtes blondes. Car, si vous caressez leurs cheveux du bout des doigts, il va falloir, illico goro presto, aller les laver. Il y a du sang. Normal, me direz-vous pour un jeu avec un tel titre. Heureusement que les tâches que l’on pourrait croire indélébiles (comme dans la vie réelle) disparaissent au bout de quelques secondes. Mais, rassurez-vous, tout n’est pas lessivé, et au bout du même temps, elles réapparaîtront comme par magie, sous votre propre impulsion. Bref, du gore, oui, mais du gore mignon, un peu comme un filet. De quoi se perdre dans ses mailles ? Oui, et non. 

Stop ou en gore ?

Minigore 2 2

Le jeu est amusant, cela ne peut être remis en cause. Avec votre petit personnage (ainsi que d’autres que vous débloquerez avec votre dextérité légendaire), vous allez devoir survivre en écrasant, décapitant, tuant, <vous pouvez rajouter ici tout autre synonyme>, les monstres qui arriveront par dizaines, en récupérant, sur votre passage, thunes, armes et vie, le tout sur plusieurs cartes ou devrais-je dire arènes. Car on s’y croit comme dans un cirque autant contemporain que romain.

Survivre n’est guère aisé, mais demeure très fun. Entre toutes les armes que vous pouvez trouver, du classique lance grenades en passant par le fusil à pompe ou encore l’arbalète lance-moutons explosifs, les personnages loufoques que vous pourrez incarner, et les monstres non moins loufoques, il y a franchement de quoi rire. On meurt, mais ce n’est pas grave, on recommence. Il est tellement agréable de se faire harceler par des pingouins sanguinaires ou un Père Noël vengeur armé d’un double fusil à pompe . C’est si peu commun. Mais, à force, cela en devient monotone.

C’est là que le bas blesse, en plus de vos armes. On refait toujours la même chose, les mêmes gestes, et le jeu ne semble point donner d’autre alternative stratégique que le simple « hit and run ». On tabasse, on déguste, on recule, on récupère de la vie, et on y retourne. Bien entendu, le rythme demeure important, l’action intense. Mais, il devint un faux rythme en terme de progression. Et le léger aspect gore du titre, inhérent à l’amusement ambiant, n’aide, finalement en rien. Un peu comme dans les films gore qui utilisent les mêmes ficelles (non picardes). Au bout du dixième, rares sont ceux qui puissent encore vous surprendre.

Ainsi, Minigore 2 demeure assez bon dans l’ensemble, mais souffre de quelques lacunes qui font que l’on veut bien se saigner, mais pas trop longtemps quand même. On le garde néanmoins sur sa tablette pour jouer, de temps en temps. Cinq minutes. Mais pas plus, car le repas peut vite peser sur vous intestins endoloris, à l’instar d’une banane qui suivrait un cassoulet, en guise de dessert. Même si l’invitation au restaurant demeurait gratuite.

  • Minigore 2 1

    Allez, on découpe du moustachu !

  • Minigore 2 2

    Vous voilà en véritable ours mal léché.

  • Minigore 2 3

    Parfois, on se prendra pour un dentiste.

  • Minigore 2 4

    Un Boss loin de s'appeler Hugo.

  • Minigore 2 5

    Un nombre d'ennemis à l'écran assez impressionnant...Tout ça pour vous bouffer.

Testé par J.Canonne • 69%
  • Amusant
  • Bien foutu
  • Prise en main facile
  • Gratuit
  • Lassant
  • Pas si original que ça

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