Test : Infini Donjon !

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Parfois on peut franchement se demander ce qui nous prend de faire telle ou telle chose. Comme aller sur le Playstore et installer tel ou tel jeu. Juste pour voir. Juste comme ça. Sans la moindre arrière-pensée. Des fois, on peut franchement se le demander. Envie de se faire plaisir ? Envie de se faire du mal ? La frontière, depuis la sortie de 150000 nuances de verts, est relativement mince. Néanmoins, et vous le savez sans doute, le plus piquant réside dans cette frontière. Quand on teste un jeu, on ressent, assez souvent, ce paradoxe. L’impression est très difficile à décrire, un mélange d’angoisse et de joie pendant le téléchargement d’un jeu. Quelques gouttes de sueur et une température qui augmente au fur et à mesure que cela avance. Ensuite, une tension palpable lorsque l’on lance un jeu pour la première fois. Et enfin…Oui, quoi, enfin ? Bah, après, ça dépend du jeu. Soit on a envie de balancer sa tablette sur un mur (une chose que je vous décommande néanmoins), soit on ne la lâche plus, même pour un jeu casual. Mais, d’un côté comme de l’autre, les nerfs sont soumis à rude épreuve. Cela demeure accentué quand on teste un jeu d’un studio dont l’on ignore tout. Prenons l’exemple du, paraîtrait-il, succès impressionnant d’Infiny Donjon ! En Corée du Sud, notamment, créé par Zabob Studio, je puis vous jurer que mes mains tremblaient par avance durant son installation.

Zabob Studio ? Ouais, je sais, un inconnu au bataillon même si une courte recherche sur le store nous affirme qu’ils n’en sont pas à leur premier jeu. On regarde brièvement ce qui a déjà été créé. Ouais, du rpg super light, ultra coloré, bref du casual gaming de chez casual gaming. Condamnable ? Pas du tout, ne me faites pas dire ce que je n’ai point dit. On peut faire casual et marrant. On peut faire casual et intelligent. On peut faire casual et divertissant. C’est tout le mal que je souhaite à ce donjon taillé pour l’infinitésimale.

Un jeu qui se veut « tape »

Prenez une dose de rogue-like, prenez une dose de Rpg, prenez une dose de « tapotage » sur l’écran, mélangez le tout, et vous obtiendrez Infini Donjon. Oui, je sais, ça a l’air vachement bien comme ça, sur le papier. Traditionnel certes, car le mélange de ces genres devient mainstream, mais bien quand même. Alors envie d’y goûter ? Je vous en prie, c’est par ici.

Infini Donjon est une petite chose sucrée, une espèce de sucre d’orge, un peu dur quand on le croque sous les dents, mais à la forme connue. Un mélange comme auparavant décrit. On a même droit à un « scénario ». Ouais, non, je plaisante. C’est juste l’histoire d’un chevalier et d’une magicienne qui veulent se faire plein de thunes, et embauchent des nains pour les aider à s’en faire, car, c’est bien connu, les nains adorent l’or. Et pour se faire des thunes, comme dans tout bon jeu issu de la fantasy au sens large du terme, il faut foutre les nains dans des donjons. Et qui va nettoyer les donjons avant d’y envoyer les nains ? Bah, vous, évidemment !

Houla...Un boss...Que d'action...

Houla…Un boss…Que d’action…

Délicate et ô combien impressionnante entrée en matière, n’est-il pas ? Non ? Bon, c’est que vous avez du bon sens…Ne fermez pas tout de suite ce test, il peut encore vous intéresser. Ou pas ! Déjà le concept joueur (oui, un concept à oim) se définit de la sorte : vous jouez le rôle du chevalier et de la magicienne avançant tout droit devant eux, comme des lemmings sans cervelle, dans un donjon vu en scrolling horizontal. Ils rencontrent, sur leur passage des monstres, qu’ils butteront. Par un combat tactique ? Nan, z’êtes ouf ! Par un combat en mode action ? Nan, z’êtes timbrés ! Simplement, ils rencontrent le monstre et le tuent, sans intervention. Vous vous souvenez du moyen Buff Knight ? Eh bien, ici, c’est pareil, absolument pareil. Très peu d’interventions et très peu d’implication.

Certains ont déjà joué cette carte. Je pense notamment à Inflation Rpg, un très bon casual gaming en mode rpg. Il avait encore moins à donner niveau action, mais avait su prouver tout son originalité, ainsi que son intérêt. Ici, un coup de « tap » sur l’écran pour utiliser un sort ou un coup spécial, et voilà le travail. Sauf qu’avec un peu plus d’action, n’ayons pas peur des mots, on s’emmerde royalement. Infini Donjon se révèle être plat. Très plat.

Ce plat pays qu’est le mien

On a beau aller dans des grottes, dégommer du mob, augmenter ses caractéristiques ainsi que ses capacités grâce aux diamants et à l’or trouvé, on s’ennuie, et pas qu’un peu. Le côté rpg ? Ouais, si on veut. Même pour un casual gaming, je le trouve aussi léger que la tenue d’une stripteaseuse. L’action ? Ouais, à par attendre devant son écran, comme une bébête en utilisant de temps à autre un sort, il n’y a pas de quoi faire transpirer vos pouces.

Soyons bon joueur, l’action est quand même un peu plus touffue que dans Buff Knight, mais pas de quoi non plus remuer ciel et terre afin de faire un sacrifice devant le dieu Action. 4 boutons à taponner de temps en temps, sans éprouver le moindre plaisir, ni le moindre début de départ d’esquisse de plaisir. Si, si, c’est français ce que je viens d’écrire. En tout cas, j’ai décidé que c’était français, donc ça l’est. Salé ? Ouais, finalement, plus on joue à infini Donjon et plus on a soif d’aller voir ailleurs.

J'y vais ou j'y vais pas ? Pour le test, oui. Personnellement, non !

J’y vais ou j’y vais pas ? Pour le test, oui. Personnellement, non !

Et pourtant la réalisation n’était pas si mauvaise que ça. Bon, ça sent bon la mode avec des sprites style « matérial design », colorés, pastellisés (oui, je sais…Mais je fais ce que je veux !) et non pas pasteurisés, des monstres classiques mais rigolos. Pourtant, ça passe plutôt bien. Surtout que les développeurs distillent, ici et là, comme des graines qui ne demandent un peu de soleil, un peu d’humour. Bon, léger, pas de quoi se rouler dans la pisse, mais assez pour le remarquer. Un humour qui reste porté par la musique, laquelle délaisse les sentiers battus et abattus de la candeur dite classique pour s’aventurer vers le rigolol. Il n’empêche qu’une réalisation, tout aussi fraîche fut-elle, ne parvient pas toujours à relever un plat presque froid.

En effet, en dehors des « tap, tap », pas grand-chose à faire…Bon, on peut bien acheter du nouveau matériel, on augmente ses bourses, on fait attention à sa constitution. Mais, finalement, que reste-t-il après tout ça ? Et je dirais même, avant tout ça ? Bah pas grand-chose, un casual gaming tout ce qu’il y a de plus creux. Sans grande sensation si ce n’est celle de perdre son temps. Oui, je suis dur, mais il y a tellement de choses à faire de mieux que ça, en partant d’un thème certes basique mais efficace, que l’on se sent un peu blousé. Dans ce cas-là, il est hors de question de retourner sa veste. On ne joue pas. On affronte le jeu, et on se perd dans un abîme d’abysses.

« Nous allons conquérir le donjon avec coup mortel et la magie et de gagner de l’argent pour devenir riche ! Différents ennemis et donjon…Ment comme un grain de sésame… histoire… et en la terminant par inversion ! Or qui sort même après creuser et creuser…Vous avez jamais joué le meilleur jeu de temps dans votre vie de tuer. » Rien que la traduction de la présentation du jeu donne carrément envie…Non ? C’est dommage, ou pas, d’ailleurs. Disponible gratuitement ou pour la somme de 0.89 euros, je ne puis comprendre pourquoi un tel jeu bénéficie d’un tel engouement, et j’ai toujours du mal à comprendre le système de notation du Playstore. Je dois, sans doute, passer pour un ahuri, mais tant pis. Ou peut-être, tout simplement, que je n’appartiens pas à ce monde ? Car il n’y a guère que la réalisation qui vient sauver Infini Donjon, et encore, elle n’est pas exceptionnelle, mais suffisante. J’ai aussi du mal à me projeter dans l’action de ce jeu, peut-être parce qu’il n’y en a pas. Étrange paradoxe quand l’on sait qu’Inflation Rpg, avec encore moins d’action (voir le test), a carrément ma préférence. Pourquoi ? Parce que ce dernier possède tout simplement du dynamisme, une notion dont est totalement dépourvu Infini Donjon. On va juste dire qu’il est du niveau de Buff Knight, mais avec un concept fourre-tout où ne se dégage jamais l’envie de rejouer. En réalité, le jeu m’a donné une envie. Une envie simple. Salvatrice. Celle de voir les développeurs enfermés dans un donjon, et ce, pour l’infini.

P.S : Ceci est mon dernier test. L’aventure avec Android Games s’arrête, pour ma part, ici. J’ai passé de très bons moments avec l’équipe et de très bons moments durant les phases de tests parfois intenses. Mais il y a un temps pour tout, et le moment est venu de me recentrer un peu sur moi. Merci à Florian pour sa confiance et merci aux lecteurs de m’avoir suivi jusqu’à cette fin, même si cette dernière se termine sur une mauvaise note (pour le jeu bien entendu). 

Testé par J.Canonne • 60%
  • Mignon
  • Pas trop prise de tête
  • Chiant comme la pluie
  • Chiant comme la pluie
  • Chiant comme la pluie
  • C'est mon dernier test.

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