Test : Eliss Infinity

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Les gros développeurs de jeux vidéos mobiles ont une recette toute trouvée pour pondre des jeux à succès : nom commercial très clair (on comprend tout de suite que Clash of Clans n’est pas une simulation de tricot), graphismes 3D très complexes pour réchauffer vos mains, gameplay éprouvé (pour ne pas dire cloné maintes et maintes fois), le tout saupoudré d’images promotionnelles faites par des artistes (et non tirées du jeu) pour nous faire rêver assez pour passer à la caisse. Cela tombe bien, car Eliss Infinity n’est rien de tout cela (et ne consiste même pas à jouer avec des hélices).

Eliss Infinity est un jeu “puzzle-action” consistant à sauver des “planètes” des méchants trous noirs (qui sont plutôt blancs ou rouges en fait) en les donnant à manger à des… pieuvres géantes. Bon, ce n’est peut-être pas comme ça que les développeurs de Finji Games décriraient leur bébé, mais j’avoue que c’est la meilleure interprétation que j’aie trouvée à ce qu’il se passe sur mon écran.

Allô ? Ici les années 80, on ne retrouve plus notre jeu.

eliss_infinity_accueil

« Bienvenue ! »

Dès le lancement du jeu, on voit tout de suite que Eliss Infinity se démarque des jeux modernes avec son aspect pixel art et ses sons 8-bit. J’avoue qu’en tant que joueur ayant connu l’époque des basses résolutions, je suis toujours assez sceptique devant les jeux se voulant promoteurs du “pixel art” et prétendant honorer les jeux rétro, ceci étant souvent prétexte pour juste faire de très mauvais graphismes. Mais ces doutes sont rapidement dissipés : les graphismes du jeu sont très agréables, très fluides, et surtout très clairs.

L’interface du jeu comprend quasiment aucun texte; tout est expliqué par pictogrammes, couleurs, sons caractéristiques et animations. Non sans un certain étonnement, on comprend très rapidement les différents boutons. Je me suis surpris à m’émerveiller devant l’ingéniosité des développeurs qui arrivent à expliquer le concept du jeu à travers un tutoriel rapide et sans ces textes longs et barbants que la plupart des jeux nous envoient à la figure.

Le jeu consiste ainsi à déplacer des planètes de différentes couleurs avant de les poser dans des sortes de pieuvres spatiales les faisant disparaître contre des délicieux points. Parfois, il faudra combiner des planètes de même couleur ou couper une planète en deux afin de la faire rentrer dans la pieuvre. Il y a aussi des obstacles (trous noirs, certains se déplaçant) qui viendront corser l’affaire.

C’est délicat à avouer, mais j’ai un petit… écran.

Il existe deux modes de jeu principaux : infinity et odyssey. Le premier consiste en l’apparition continue de planètes avec lesquelles jouer jusqu’à ce que l’on fasse trop d’erreurs et vide notre jauge de vie; le deuxième consiste en des défis où l’ordre des événements est fixé. On comprend rapidement qu’il faut gérer toutes ces planètes avec deux contraintes majeures : la première, c’est que la place sur notre écran est limité, la deuxième, c’est que tout gérer à un doigt, c’est compliqué.

eliss_infinity_menu_principal

Le menu principal, malheureusement la fusée ne nous emmène pas très loin

Le jeu nous recommande de nous installer à une table afin d’avoir tous nous doigts à disposition pour contrôler les planètes. Malheureusement, les voyageurs de mon métro m’ont agressé, soi-disant que j’étais un salaud pour avoir installé une table dans un wagon bondé en heure de pointe. J’ai bien tenté de leur expliquer que le jeu avait reçu des récompenses pour son gameplay multi-touch révolutionnaire, et que ce n’était pas à cette station que je voulais descendre, mais ils ne semblaient pas très réceptifs…

Bref, installé confortablement chez moi, j’ai pu m’essayer à des niveaux plus complexes d’Eliss Infinity, qui montre rapidement son côté “action”, avec des niveaux demandant de réagir rapidement, de garder en place plusieurs planètes menacées par un trou noir, et de gérer l’espace disponible. J’ai vraiment eu l’impression de jouer à Twister avec mes doigts sur mon téléphone… la sueur et les rires d’enfants en moins.

Un autre problème survient malheureusement : le multi-touch montre ses limites quand je dois réagir rapidement, et le jeu a tendance à ne pas toujours avoir un comportement cohérent quand je pose deux doigts côte-à-côte et que j’essaie de diviser en deux une planète. C’est plutôt dommage pour un jeu qui met en avant ce gameplay multi-touch.

On débloque progressivement par ailleurs un mode Space Box permettant de créer et détruire des planètes à sa guise (je suis sûr que certains apprécieront le grand pouvoir mis entre leurs mains), et un mode Arpeggiator, permettant de faire… de la musique. Pourquoi pas.

Eliss Infinity est un jeu plutôt divertissant au final, très bien réalisé au niveau sons et lumières. Malheureusement, contrairement à ce que les développeurs disent, le jeu devient rapidement difficile à jouer sur un smartphone, il faudra donc préférer une tablette afin de profiter pleinement de l’expérience et ne pas attraper des crampes. Je garde quand même Finji Games dans ma liste de développeurs à surveiller car avec de la chance, leur prochain jeu aura les mêmes qualités mais sans les défauts…

Testé par Michel • 80%
  • Graphismes et ambiance sonore
  • Prise en main rapide
  • Gameplay original…
  • …mais le multi-touch montre ses limites dans les niveaux supérieurs
  • Le pixel art et la musique 8-bit peuvent repousser certains

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