Test : Devious Dungeon

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Je me suis fait avoir, pas plus tard qu’il y a quelques jours. Quand on possède un esprit pervers comme le mien, on se fait facilement avoir. Devious Dungeon, le dernier jeu de Noodlecake Studios Inc, fut mon erreur. Bah oui, je me suis fait piéger par le nom. Devious Dongeon. Je pensais acheter un jeu pour sadomasochiste, avec des donjons remplis de chaînes, de femmes lascives à lacérer, de servantes soumises à punir comme il se doit, car elles auraient été vilaines. Oulala qu’est-ce qu’elles auraient été vilaines (miam). Quelle erreur fut la mienne ! Perversion quand tu nous tiens ! J’étais tombé dans le panneau, alors que je recherchais, justement, un chemin avec un panneau interdit.

Parfois, faire des erreurs, ça a du bon. Parfois, faire des erreurs, ça a du mauvais. Merci monsieur le philosophe de comptoir, me dira-t-on. Et je répondrais, à la Alain Delon, que l’on a envie, vu son faciès et son jeu d’acteur de plus en plus pourri, de voir de loin, « Il vous en prie ». En fait, Devious Dongeon n’a vraiment, mais alors vraiment, rien à voir d’un jeu pour déviant, mais plutôt d’un jeu tout ce qu’il y a de plus normal à savoir de la plateforme entrecoupée de combats qui m’a fait, étrangement, penser à un hit des jeux indépendants sur PC : Rogue Legacy. De quoi s’intéresser de plus près à ce jeu, et de sortir ma grosse épée.

De l’efficacité en barre d’acier

Pour être efficace, Devious Dungeon l’est. Efficace car aussi simple à jouer qu’à apprécier. Comme l’on dit bien souvent, principes simples sont synonymes de plaisirs simples. Un peu comme lorsque l’on boit un café emporté, assis sur un banc, en face d’un soleil levant.

C'est le roi le fonbou !

C’est le roi le fonbou !

Et, là, le café servi est bon, juste ce qu’il faut de force et d’amertume. Pour extrapoler, le jeu servi est bon, juste ce qu’il faut de plateforme et de combats. Vous démarrez en tant que simple futur héros équipé de babioles qui feraient rire le premier gobelin rencontré. Et vous pouvez croire ce fameux proverbe : « Gobelin qui rit, héros qui fait pipi ».  Le roi, que vous servez, un véritable fainéant en puissance, ne bougeant aucunement de son fauteuil, ne s’occupe même pas de vous. En gros, vous êtes livrés à vous-même, et d’un pas certain, digne des héros qui s’ignorent totalement ou que le destin ignore totalement, vous rentrez dans une porte de téléportation pour découvrir caves et endroits humides, mais surtout pour choper des trésors et autres babioles utiles pour combler la soif de pouvoir vous dévorant intérieurement.

Alliant, avec une réussite certaine, la plateforme et les combats, Devious Dungeon se révèle être assez équilibré, et met carrément de côté le statut de rogue-like qu’on aurait pu, un instant, lui délivrer. Vous mourrez ? Ce n’est point bien grave, l’erreur étant humaine après tout. Vous vous retrouverez avec l’équipement glané auparavant, et pourrez repartir de plus belle vers la porte si chère à Monsieur Spock vous emmenant vers cinq mondes différents, ces derniers étant déblocables au fur et à mesure de votre montée en expérience.

Cinquante nuances de gris

Devious Dungeon apporte une légère, mais alors très légère, couche de RPG. Vous gagnez des niveaux, et comme d’habitude, pourrez répartir vos points sur les trois axes suivants (je ne parle pas des haches) : Force pour taper comme un bourrin, Stamina pour avoir plus de Life, Dextérité pour augmenter vos critiques. Du classique mais du bon. Comme la réalisation.

L'art de fracasser du crâne dans la joie et la bonne humeur

L’art de fracasser du crâne dans la joie et la bonne humeur

Cette dernière ne casse pas des briques. Mais, guère besoin de plus. Amateurs non pas de gros cubes mais de gros pixels, ce jeu est pour vous. Le pixel art fait la loi. Néanmoins, il n’est pas toujours d’une grande finesse visuelle. De plus, il est desservi par un manque de variété dans les décors. Mais bon, c’est pardonnable. On est en pleine ambiance moyenâgeuse, pas dans les années 70 avec bottes à talon, pantalon orange et compagnie (quoique cette mode démodée, mais à la mode, revient en force en ce moment).

L’avantage de cette réalisation, que l’on qualifiera de légère, sans arrière-pensées nauséabondes, réside dans sa grande adaptabilité au support. Testé sur différents appareils, Devious Dongeon ne rame pas un instant. En outre, les thèmes musicaux développés ne sont pas trop usants, et ne vous feront pas couper le son après deux secondes. Là, vous allez me dire : «  Wesh, il a l’air sympa, ce petit jeu ! ». Farpaitement comme dirait Obélix, ou toutafaitement comme je dirais. Mais, voilà…

Que fait-on des développeurs ? On les met dans un donjon !

…Vous payez le jeu. Vous le téléchargez avec impatience, en quelques secondes pour ceux qui ont la chance d’avoir un gros débit. Vous jouez au jeu. Vous aimez le jeu. Vous avancez dans le jeu. Et là, c’est le drame.

Pas le drame ni la tragédie grecque si chère à Sophocle, il ne faut pas exagérer. Mais, après avoir pris le contrôle, excellent au demeurant, de votre petit héros, va bientôt apparaître, devant vos yeux, un petit zéro. Je parle, bien entendu, des chiffres. D’un doigt, vous découvrirez un menu, auquel vous n’avez guère prêté attention jusque-là, celui d’une boutique.

Boutique dans un jeu payant...No comment...Ou pas !

Boutique dans un jeu payant…No comment…Ou pas !

Une boutique ingame pour un jeu déjà acheté ! Cela s’est déjà vu. Plus d’une fois. Personnellement, je trouve le procédé inacceptable. Je pense, notamment, à un autre jeu de Noodlecake Studios Inc, à savoir Random Heroes 2, auquel j’avais joué mais n’avais pas donné suite à un test écrit. C’était exactement pareil. Sauf qu’il était beaucoup plus difficile, et poussait vraiment à l’achat dans la boutique fumeuse à défaut d’être fameuse. Sérieusement les gars, Devious Dungeon est bien équilibré au niveau de la difficulté, et on peut très bien se passer de cette boutique en plus, donc pourquoi la mettre ? Plus de thunes ? Ouais, je peux le concevoir, mais vous n’aviez qu’à le vendre un peu plus cher afin de virer cette immondice. Car là, c’est limite foutage de gueule !

Disponible pour 1,38 euros, Devious Dungeon est vraiment un jeu fun. Le genre de jeu où l’on prend plaisir, sans se prendre la tête, à avancer. Hormis une réalisation correcte mais un peu en dents de scie, pas grand-chose n’est à jeter. Avec une difficulté progressive, il se montrera rapidement addictif. Personnellement, je m’y suis bien amusé. Comme quoi, le rétro bien pensé, ça marche et ça tape droit dans le viseur. Enfin, quand je dis bien pensé, je ne peux m’empêcher de penser que cela n’a été que trop pensé. Avec cette foutue boutique intégrée à un jeu que l’on paye déjà. Rien que d’y penser, ça me coupe les jambes un peu comme les ennemis que vous croiserez et tailladerez au cours de vos nombreuses parties. Sauf que je n’ai rien d’un gobelin, et que l’on ne me fera pas gobeler n’importe quoi. Et la note, malgré l’amusement offert, s’en ressentira, au final. Par principe. A force de nous prendre pour des pigeons, il a de quoi voler dans les plumes des Noodlecake Studios Inc.

Testé par J.Canonne • 74%
  • Prise en main rapide
  • Cassage de tête rapide
  • Pétage de genoux rapide
  • Réalisation correcte bien que manquant d'éclat
  • Fun et immédiat
  • Une P..... de boutique à la C..dans un jeu que l'on a déjà payé
  • L'abus de colle dans le nez est dangereux pour la santé
  1. Je n’aime pas non plus avoir des achats intégrés dans un jeu payant, mais il faut avouer qu’ici, on peut sans problème terminer le jeu sans rien payer: tous les 2-3 niveaux, il y a un coffre caché, il y a ces « quêtes » (tuez 10 monstres de tel type, détruisez 15 statues,…) qui rapportent et bien entendu, lorsque l’on meurt, on gagne une somme d’argent qui dépendra du nombre d’ennemis tués et du nombre de niveaux passés.

    J’ai terminé le jeu un peu trop vite à mon gout, j’aurais aimé un côté un peu RPG avec des vraies quêtes et plus d’améliorations de capacités.
    Mais bon, vu les précédents jeux du développeur, on ne doit pas s’attendre à des jeux avec une durée de vie extraordinaire

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